Ce dont ne rendent nul compte les aveux passés par Christian Ranucci, c’est la violence de cet enlèvement, et la longueur infinie du périple qui mène de la Cité Sainte-Agnès à Marseille jusqu’aux hauteurs de Peypin et au carrefour de la Pomme.

Ainsi, les enquêteurs prétendent ignorer le trouble et la terreur qui ont pu s’emparer de l’enfant et dont le signe fut qu’elle se soit recroquevillée sur elle-même tout au long du trajet, durant une demi-heure, ce qui demeure la seule image concevable.

Pour qui connaît ce parcours extrêmement long, il prend conscience à quel point cette route sinueuse et ce paysage de rochers et de collines est susceptible de produire un effet angoissant sur l’esprit d’un petit enfant enlevé par un inconnu et emmené loin de chez lui.

Ainsi, par cette longueur et l’oppression qu’elle ne peut manquer d’engendrer, se crée une distance infinie entre la trame de l’enlèvement et ce que les aveux en décrivent de façon incongrue et cynique, comme s’il s’agissait à tout le moins d’une promenade champêtre et délicieuse, où l’on se parle de tout et de rien et l’on fait halte au bord du chemin comme au temps des diligences, pour laisser les chevaux reposer.

Le résultat est à la mesure de l’inconvenance, elle donne l’image d’un criminel d’une froideur telle, qu’il en semble insoupçonnable ou impalpable, au cœur même d’une inhumanité blanche.

L’on s’étonne pourtant que nul n’ait pu apercevoir la splendide invraisemblance du récit bâti par l’inspecteur Porte, et que l’on a fait coller avec les horaires comme on pouvait.

Ainsi, à l’issue de cet escamotage grandiose, la fable reprend soudain pied avec la réalité, laissant paraître une seconde ellipse, et disent les paroles que l’on prête à Christian Ranucci :

« À un moment, je suis arrivé à un « stop » et la route débouchait sur une autre, plus importante. C’est à cet endroit qu’a eu lieu l’accident. J’ai démarré en seconde vitesse sans voir arriver un véhicule sur ma gauche. J’ai été atteint à la portière gauche, j’ai senti que mon véhicule était déporté. Je ne sais pas trop bien dans quelle direction je suis reparti. J’ai senti une forte odeur de brûlé et j’ai compris que je ne pourrais rouler très longtemps dans ces conditions; le pneu qui frottait contre l’aile faisait « un bruit d’enfer ».« 

Ce qui transparaît des mots que les policiers daignent retranscrire de l’accident, c’est qu’il ne leur est  pas venu à l’idée qu’il convenait d’y insérer le personnage de l’enfant. Si l’on suit les déclarations de Christian Ranucci à cet instant, avouant le crime, il se confirme qu’il est bien seul dans son véhicule, comme ainsi Vincent Martinez et sa fiancée, Mlle Bonnafos en ont témoigné.

Or l’on ne peut comprendre que l’enfant n’ait pas été absolument effrayée par la survenue de cet accrochage, qu’elle n’ait pas crié, qu’elle n’ait pas cherché à s’enfuir, ouvrir la porte toute grande et se laisser tomber sur le sol.

Le texte des aveux laisse apparaître qu’elle est soudain absente selon ce qu’en énonce Christian Ranucci sous la rédaction des policiers :

« J’étais affolé et je ne me rendais pas compte que quelqu’un me suivait. Je me suis enfui pour deux raisons : d’abord parce que l’on pouvait penser que j’avais brûlé le « stop » et ensuite à cause de la présence de la petite fille dans ma voiture.« 

Lorsque Marie-Dolorès survient au cours du récit, c’est d’une façon neutre et théorique, comme apparition pour n’être que l’une des « raisons de s’enfuir ». Cependant, si elle ne crie pas, si elle ne dit mot, si elle accepte de se reposer sans chercher à s’échapper, si M. Martinez ne sait pas qu’elle vient d’être enlevée, Christian Ranucci n’a aucune raison de s’enfuir. Il pourrait toujours inventer que c’est sa petite sœur, ou la fille d’une amie que l’on emmène se distraire à la campagne.

Bien plus fulminante est la raison que l’on craint pour l’assurance du coupé 304, que l’on est en faute et que l’on craint l’augmentation de la prime, que l’enfant soit présente ou non d’ailleurs, mais l’on ne comprend pas comment le jeune homme a pu être effrayé ainsi qu’il le rapporte, et non pas l’enfant.

Or la raison donnée à la fuite que la petite fille était présente ne pourrait se concevoir qu’à la condition qu’elle se fut affolée au même instant, qu’elle se fût révoltée ou qu’elle ait cherché à fuir. Mais ce n’est pas ce que disent les aveux, ils laissent entrevoir que l’enfant, si jamais elle était présente à cet instant,  était insensible à l’embardée, au choc redoutable…

Tout cela bien évidemment ne retient pas la moindre cohérence, il eut été souhaitable que l’inspecteur Porte ait suivi des cours de scénario pour veiller à l’harmonie de la trame qu’il était en train de composer sous la dictée…

 

 

« J’ai roulé quelques centaines de mètres environ, puis je me suis arrêté. J’ai garé la voiture sur le bord de la route. Ma portière s’étant bloquée à la suite de l’accident, j’ai ouvert la portière côté passager. J’ai laissé descendre la petite fille et je l’ai suivie. Je ne me souviens pas que la petite ait eu peur des suites de l’accident et elle n’a pas manifesté le désir de retourner chez elle.« 

C’est alors que survient la voiture de M. et Mme Aubert, laquelle selon leur témoignage s’approcherait à deux pas, cependant qu’il se trouve que de façon surnaturelle, Christian Ranucci laisse descendre Marie-Dolorès sans jamais les entrevoir.

Cela est du reste préférable car l’on ne peut apercevoir comment l’enfant ne puisse pas demander à rentrer chez elle, ou bien interpeller les passagers de cette automobile providentielle qui vient à son secours, ces passagers qui prétendent de leur côté l’avoir entendu parler, tout près d’eux. Les aveux viennent infléchir le témoignage des époux Aubert au bout du compte car ils signifient que leur voiture ne s’est jamais approchée ainsi qu’ils le soutiennent devant les policiers.

Dès lors que le jeune homme affirme ne pas avoir eu la sensation d’être suivi, l’on ne comprend pas plus comment il est possible qu’une idée aussi saugrenue lui ait traversé l’esprit de se garer sur la nationale même et ne pas attendre quelques centaines de mètres pour s’engager sur un chemin de traverse, d’où il aurait pu se cacher, d’autant qu’il certifie dans le même temps que l’enfant n’était nullement effrayée par l’accident, ni de la roue qui frottait, qu’elle ne demandait rien, et moins encore qu’on la reconduisît chez ses parents à Marseille.

L’on comprend désormais qu’aucune impression inexorable ne vient permettre de comprendre comment il peut se faire qu’on en serait venu à une telle escalade violence et de peur, qu’en toute fin les aveux n’ont aucun sens, ni aucune relation avec un soupçon de vérité. Aucune peur ne s’enchaîne à une autre, aucune sensation d’être traqué ou pourchassé qui pourrait donner le sens des événements, sinon le récit heurté et sans armature de photographies défaites les unes des autres…

 

 

« La petite fille a sauté un caniveau; j’ai également sauté ce caniveau; j’ai pris la main de la petite fille et nous avons parcouru ensemble une courte distance et nous nous sommes retrouvés en haut du talus. Je vous précise que j’ai dû aider la petite à grimper le talus. J’ai dû la tirer par la main.« 

Ainsi, au lieu de se précipiter vers la voiture de M. Aubert, c’est la petite fille qui délibérément choisit de s’enfoncer dans le sous-bois et d’échapper aux regards, plutôt que de suivre la route, cela sans même tenter de s’enfuir. Il faudrait croire que l’accident n’a eu aucun effet sur elle, qu’elle vient d’oublier qui elle était, d’où elle venait, au point de ne plus se souvenir que sa mère l’attendait à Marseille et de partir galamment à l’aventure en entraînant un compagnon de jeu.

De même la typologie que le jeune homme décrit ne ressemble pas à ce lieu, il ne s’agissait pas plus du haut du talus, simplement d’être monté sur le pan de la colline, sous le couvert des arbres et des taillis.

 

 

« – Pourquoi l’avoir tirée par la main?
Pour l’aider à monter le talus. La petite n’a pas manifesté de signes d’inquiétude, je l’affirme.« 

L’on ne sait alors si c’est la petite fille qui convie le jeune homme à cette escapade, ou bien le contraire et l’on imagine aisément une sorte de farandole imprécise sous le soleil de midi. Il semble à cet instant que l’accident soit oublié, comme s’il s’agissait de personnages fantomatiques, dépourvus de souvenirs et de sentiment d’être, peut-être quelques marionnettes stupides et désarticulées.

 

 

« Arrivés sur le talus, l’enfant s’est mise à crier, elle ne voulait plus me suivre, elle devait être effrayée suite à l’accident.« 

Ici paraissent les coutures de ce récit fabriqué, car autant il ne paraissait pas recevable d’imaginer qu’une enfant n’ayant aucune habitude des voitures, entraînée malgré elle si loin de chez elle avec un inconnu dont elle ne pouvait ignorer les intentions malveillantes, ait pu sortir à deux pas d’où se trouvait le couple Aubert sans demander du secours, ait pu oublier qu’elle venait de vivre un accident matériel d’une grande violence, qu’elle avait subi les contrechocs d’un tête-à-queue, mieux encore est-il inconcevable qu’elle ne se souvienne de l’accident qu’une fois parvenu en haut de la colline – Eurêka, j’ai eu un accident !

L’on se demande comment il peut se faire que cette petite fille ait entraîné Christian Ranucci dans le sous-bois et les taillis, pour soudain crier et demander du secours, surtout si les témoins se trouvaient auparavant à quelques mètres d’elle…

L’enfant n’a pas plus de cause à crier sans raison qu’elle n’en avait à ne pas chercher à s’enfuir quand des témoins surgissaient à deux pas.

 

 

« Je l’ai empêchée de crier en lui serrant le cou avec ma main gauche. L’enfant se débattait. Je vous précise que tout est confus dans ma mémoire parce que les choses se sont passées très vite. »

L’inspecteur Porte rend les armes, vaincu par la discontinuité de sa construction, puisque ce n’est pas confus dans la mémoire de Christian Ranucci, bien plutôt dans celui qui rédige le procès-verbal et qui ne sait plus comment s’y prendre pour justifier la violence terrible qui survient. Comme cette violence n’a pas de cause, elle ne peut se produire que dans la confusion de l’esprit.

Patrick Dils pourrait en dire que le mécanisme de l’aveu est exactement le même pour ce qu’on lui fit reconnaître dans l’absurdité et la confusion. Comme on ne parvenait pas à trouver une cause acceptable et intégrable au fait d’écraser à coups de pierre les crânes de deux enfants, l’on évoquait aussitôt la confusion de l’esprit. Or l’on sait que Francis Heaulme a donné une raison à ce geste, s’il en était l’auteur : les enfants lui auraient jeté des pierres du haut du talus où se trouvaient les voies de chemin-de-fer… Or il convenait tout aussi bien de dévoiler la cause, même infime qui eût pu laisser entrevoir l’origine de ce déchainement de violence qui conduisit le meurtrier à asséner quatorze coups de couteau et des coups pierre sur la tête de la petite fille…

« J’ai pris un couteau automatique qui se trouvait dans la poche de mon pantalon, j’ai ouvert ce couteau en appuyant sur le bouton et j’ai frappé la petite à plusieurs reprises. À partir de cet instant, je n’ai plus rien vu et je ne savais plus ce que je faisais.« 

L’aveuglement que tente d’évoquer l’inspecteur Porte, c’est celui là-même des enquêteurs, lesquels s’évertuent par toute force à masquer l’incohérence des faits. Car d’où provient ce couteau dont il parle ? Un couteau de voyou de grand chemin qui sert lors d’un affrontement, _un couteau à cran d’arrêt pour faire jaillir la lame et démontrer sa force et sa place. Certes cela pourrait être le couteau d’un marsouin de Toulon ou de Fréjus, celui d’un militaire de carrière égaré, et qui tient cette arme pour le sacre de sa survie.

Il convenait de comprendre à tout le moins comment ce couteau se retrouvait comme cela, dans sa poche. Car selon la façon dont il se l’était procuré, dont il l’avait préparé, l’on pouvait déterminer un degré de préméditation qui élucidait la motivation de son geste.

Ce qui paraît plus inattendu, c’est que les policiers puissent entériner la présence de cette arme sans poser aucune autre question, ainsi le couteau à cran d’arrêt se formait comme une simple entité, la pièce d’un jeu de l’oie et l’on ne saurait jamais d’où provenait le désir qu’il puisse posséder cette arme redoutable…

Plus encore l’assassinat passe dans une ombre opacifiée, les aveux n’en disent plus rien, sous couvert que le jeune homme n’y pouvait plus rien voir… Cependant donner quatorze coups de couteau assénés avec un déchaînement dantesque a pour conséquence d’être éclaboussé de sang, d’en être recouvert de toute part, comment la sensation de cette fureur pourrait s’annihiler dans une ombre si profonde.

Ainsi faut-il imaginer Christian Ranucci couvert de sang, la chemise imprégnée et des traces collantes sur le corps…

 

 

« Je ne me souviens pas de ce que j’ai fait du corps, je ne sais pas si je l’ai traînée par terre. Je ne souviens cependant que j’ai arraché des branches, plus précisément des épineux, avec lesquelles j’ai recouvert le corps. Je garde encore sur mes mains les traces de piqûres et de coupures des épines et je vous les montre.« 

L’incohérence des aveux résulte de l’irréalisme de la description, car il semble que le jeune homme aurait oublié soudain qu’il était englué du sang de la petite fille, et provient de ce mélange incompatible entre ce qui serait une confusion d’esprit et puis les gestes froids et ordonnés de celui qui coupe des branches pour cacher le corps sans l’avoir traîné, sinon de quelques mètres.

Lors d’une précédente déclaration, Christian Ranucci avait affirmé qu’il s’était coupé les mains en tentant de rapporter des branches pour glisser sous ses roues. Voici maintenant qu’il montre ses paumes aux policiers qui notent avec minutie  la présence d’égratignures afin d’appuyer qu’il s’agit d’une constatation et non pas d’une simple formule et l’on voit ici toute la différence avec ce que l’on consigne du pantalon gris, dont on lui parle en affirmant que les traces de terre seraient en réalité des traces de sang, sans jamais le lui présenter pour appuyer de telles affirmations, le lui faire constater, ni le consigner dans la bonne forme afin qu’il n’en résultât aucune ambiguïté.

 

 

« Je suis retourné sur la route après avoir remis le couteau dans ma poche si mes souvenirs sont exacts. Je me suis remis au volant de ma voiture et, après un parcours, je me suis engagé dans la piste qui donne accès à la galerie. »

À suivre les aveux alors, montant à l’intérieur du coupé Peugeot sitôt après le crime, la voiture devrait être couverte de taches de sang. Et même s’il les avaient nettoyées avec soin, il en serait resté des traces de coagulation sur les coutures des sièges, sur les reliefs du pommeau de la boîte de vitesse, ou d’autres choses encore. Or on ne lui fait jamais préciser quels vêtements il portait, ni le fait qu’il se serait changé entretemps. Mieux encore, l’on estimera qu’il disposait d’un jerrican d’eau dans son coffre – il semble qu’il s’agissait d’essence, mais curieusement, l’instruction ne cherchera jamais à le déterminer précisément -, cependant il était alors l’opportunité de s’en servir avant de remonter dans la voiture afin d’être lavé et non pas dans la champignonnière, ce qui ne peut servir à rien.

Voici donc que les aveux déterminent bien plutôt une impossibilité matérielle majeure : Christian Ranucci ne peut être remonté dans la voiture sans qu’elle ne soit tachée du sang de la victime. Or il ne s’en est retrouvé absolument aucune trace.

 

 

« Le long de cette piste se trouve une espèce de place où est étalée de la tourbe. C’est à cet endroit que je me suis débarrassé du couteau. Je l’ai jeté à terre et j’ai donné un coup de pied dedans. »

Les aveux font bon escamotage de la complexité du parcours qu’il convient d’emprunter pour dénicher le tunnel dans lequel il s’est embourbé, qui plus est en marche arrière.

Ils supposent sans le dire que le jeune homme connaissait cet endroit et qu’il y serait venu naturellement avec sa voiture, ce qui semble pour le moins proprement inconcevable.

De même retranscrit-on qu’il se serait débarrassé du couteau, mais cela n’a pas de sens. S’il en était ainsi, pour quelle raison s’en débarrasser à cet endroit et non pas près du corps plutôt que de tacher son pantalon en le remettant dans sa poche ?

Ce que la scène recèle d’incohérence ne semble pas effleurer la réflexion des policiers, ils se contentent de noter qu’il l’aurait jeté à terre et aurait donné un coup de pied dedans, or donc doit-on imaginer le couteau  tombant horizontalement, que Ranucci l’enfonce dans la tourbe avec le pied et qu’ainsi donc lorsque l’on le retrouverait, le couteau serait placé horizontalement…

Cependant le couteau est, avec le pantalon saisi prétendument dans le coffre, l’une des pièces maîtresses sur laquelle s’appuie l’accusation, ainsi donc il sera plus profitable de tourner la facette du prisme ainsi qu’il en soit au centre…

« J’ai déjà expliqué dans ma précédente déclaration la façon dont je suis sorti de la champignonnière. »

Cependant n’a-t-il jamais pu expliquer comment il y était entré, et comment il avait pris la décision de le faire en marche arrière, ce qui laisse supposer qu’il avait l’habitude des lieux… Or Christian Ranucci, une chose est sûre, n’avait nulle connaissance de cette champignonnière pas plus que de l’existence du tunnel dans lequel il se trouvait embourbé.

Il aurait suffi aux jurés d’Aix-en-Provence de réfléchir l’espace d’un instant à cette incohérence pour ne pas devenir les assassins froids qu’on a fait d’eux…

Ainsi vont se clore les aveux et s’ouvrir la porte qui mène sans détour à l’exécution d’un jeune homme de vingt ans, l’inspecteur Porte y rajoute cependant une curieuse notation, ainsi rédigée :

« Vous me présentez un pull de couleur rouge qui a été saisi par les gendarmes de Gréasque. Ce vêtement n’est pas ma propriété. Je ne l’ai jamais vu. »

Le pull est là depuis le début comme un signe présent, les policiers en mesurent toute l’importance, puisqu’ils ont reçu des plaintes les jours précédents concernant les tentatives d’un homme rodant dans plusieurs cités marseillaises, dont le signalement correspond si parfaitement : il portait un pullover rouge. Ce pull se trouvait dans le tunnel tout à côté de là où séjourna la voiture de Christian Ranucci.

Pour que Christian Ranucci fut identifié à l’agresseur, il aurait fallu que le pull fût le sien. Dès l’instant où les policiers font reconnaître au jeune homme qu’il ne lui appartient pas, c’est qu’ils insinuent savoir parfaitement que les aveux ne peuvent coïncider avec cette affaire d’enlèvement d’enfant. Ils ont devant les yeux la preuve que l’agresseur des jours derniers, qui agissait à la cité des Cerisiers, à la cité des Tilleuls, est sans doute celui-là même qui s’était rendu à la Cité Sainte-Agnès. Certes, ce lundi il ne portait plus le pull rouge mais une veste sombre, cependant le vêtement se trouvait précisément près des lieux du crime, à quelques encablures, caché dans un tunnel…

Pour les policiers, la vérité s’imposait qu’il y avait d’un côté un jeune homme conduisant un coupé 304 Peugeot, auteur d’un accident au carrefour de la Pomme et qui s’était endormi au bord de la nationale, et de l’autre cet agresseur inconnu, vêtu d’un pullover rouge, qui avait laissé ce vêtement dans un tunnel à côté de la voiture de Christian Ranucci.

En invoquant le pull à la fin des aveux, les enquêteurs signifiaient qu’ils subodoraient au moins l’erreur qu’ils allaient commettre, et comme par prestidigitation, la faisait disparaître en étouffant l’emblème de ce qu’il représentait.


 

 

« Je vous affirme que je n’ai pas violé cette enfant ni procédé à des attouchements impudiques.

– Pourquoi l’avoir enlevée?
Je ne sais pas. Je voulais l’emmener promener.

– Pourquoi ne pas l’avoir ramenée avant, quand elle l’a demandé?
Je comptais le faire. Tout s’est troublé dans mon esprit à partir de l’accident. Je suis incapable de vous en dire davantage.« 

Ainsi les aveux se terminent par cette impression qui fera un effet redoutable lors des audiences, d’une sorte d’enfant monstrueux, qui parvient à nier ses désirs sexuels intenses sous le prétexte de promenade – ce qui n’a strictement aucun sens – et qui tue non par la hargne du paranoïaque mais suivant les affres  d’un simple trouble qu’il invoque sans pouvoir en dire davantage.

Les aveux ne contiennent rien de ce que les policiers n’auraient pas su, à l’exception de l’emplacement du couteau, et la sorte d’étrangeté dans cet enclos vide laissera révéler comment on a fait croire cette indicible déraison que l’homme au pull rouge n’avait pas d’existence…

 

 

 

« Disons que nous mettons fin à la garde à vue du sus nommé, qui sera déféré le 6 juin 1974 à dix huit heures devant M. le juge mandant.
Mention lue par l’intéressé qui signe avec nous.« 

Chapitre 27

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30 réflexions sur “26 Aveux sans aucune cohérence par quoi sans savoir Christian Ranucci pose sa tête sous le couteau de la guillotine (fin)

  1. Je tenais à vous dire que je prends beaucoup de plaisir à vous lire, et que ce site est très bien construit (témoignages, photos…) et que cela conforte mon avis sur l’innocence de Christian Ranucci.
    Je travaille sur Allauch juste avant la route des termes, non loin de l’endroit où on a retrouvé la petite Maria Dolores, et j’ai récemment accouché à l’hôpital Beauregard, au bout de la montée qui longe la cité Saint Agnès.
    Je compte me rendre la semaine prochaine au cimetière Saint Véran à Avignon, carré 4, sur la tombe de Christian.
    Savez vous, si Mme Mathon est toujours en vie? Et savez vous où a habité exactement sur Allauch, le papa de Christian?

    Bien cordialement

    Lugdivine Roncalli

    1. Merci, je suis très touché.

      Mme Mathon est aujourd’hui très âgée mais je pense qu’elle est toujours en vie.

      Jean Ranucci résidait au 12 de la rue Camoin à Allauch (merci fidèle Dalakhani). Il ne fait plus beaucoup de doute aujourd’hui que Christian Ranucci s’y est rendu le matin du 3 juin 1974 et qu’il a bel et bien rencontré son père…

      La rue Camoin où résidait Jean Ranucci

  2. Merci infiniment d’avoir pris le temps de me répondre.

    Savez ce qu’il est advenu du pull over rouge retrouvé il y a quelques années aux greffes du tribunal d’Aix? Qu’est ce qu’ils comptent en faire?

    Très bonne journée

    Lugdivine

    1. De rien. Le pullover rouge est toujours conservé au greffe du tribunal d’Aix je pense. Ce qu’ils comptent en faire ? Si vous voulez parler de l’administration judiciaire, rien à ma connaissance, peut-être le détruire un jour quand ils en auront assez de le voir dans un carton.
      Ce n’est pas cette pièce à conviction qui compte, le pull, on l’a vu cent fois, on ne peut rien en faire, ni rien découvrir de plus. Ce qu’il aurait fallu retrouver, c’est le couteau pour analyser les traces de sang, ou bien le pantalon. Mais, comme par hasard, ces pièces à conviction ont disparu.

      On n’a pas de chance il faut croire.

  3. En cherchant des infos sur Christian Ranucci… je tombe, très impressionné par vos textes et documents photos dont j’apprécie l’intérêt et la qualité.
    J’écris moi-même en ce moment un livre à propos de la nocivité du divorce pour faute, sorte d’erreur judiciaire intrinsèque, qui aboutit souvent à couper les enfants de leur père.
    Je suis toujours outré par la nullité tragique des décisions des juges aux affaires familiales.
    Et j’avais dédié mon texte à Ranucci… Faisant référence aussi aux affaires Calas, Dreyfus et autres.
    Médecin retraité, je n’ai jamais cru à la culpabilité de Deperrois, déjà pour la simple raison que les sirops d’antibiotiques sont à destination des enfants et pas de l’adulte qu’il aurait voulu empoisonné.
    J’aimerais entrer en contact avec vous.
    Cordialement
    F. Hotrique

  4. Comment pouvez vous affirmer cela:
    « Il ne fait plus beaucoup de doute aujourd’hui que Christian Ranucci s’y est rendu le matin du 3 juin 1974 et qu’il a bel et bien rencontré son père… »
    Rien ne vient étayer cette affirmation. La lettre tardive que la tante aurait adressée à Me Lombard permet juste de penser qu’en toute connaissance de cause, le grand-père aurait laissé guillotiner son petit-fils sans bouger le petit doigt. Ce n’est pas vraisemblable.

    1. La présentation que vous faites passe sous silence un des éléments du problème, et il apparaît qu’il manque un membre de phrase à votre assertion : « permet juste de penser qu’en toute connaissance de cause, le grand-père qui ne connaissait pas le fils de son fils et ne l’avait plus revu en tout état de cause depuis 17 ans au moins, aurait laissé guillotiner son petit-fils sans bouger le petit doigt. »

      Que la tante de Christian Ranucci ne dise pas toute la vérité, c’est une certitude. Pourquoi écrit-elle pour mettre son père en cause, ayant attendu qui ne soit plus là pour répondre, infirmer ou confirmer ? C’est bien sans doute qu’il avait été placé dans une situation d’impuissance, son propre fils Jean Ranucci lui ayant fait comprendre qu’il n’était pas question d’intervenir. C’est l’aune des secrets de famille d’envelopper des tragédies surhumaines, on connaît cela depuis le festin des Atrides.

      Relisons attentivement ce qu’elle écrit : « Deuxièmement: Cette visite, selon mon père, a eu lieu au début de la matinée, à un moment où mon père n’était pas là. » Comment celui-ci peut-il témoigner d’une visite pour laquelle il était absent ? En réalité cela signifie qu’elle entend bien plutôt dire : mon père et moi avons bien regretté de ne pas être là ce matin fatal pour désamorcer la rencontre qui n’a pas dû bien se dérouler. Si nous avions été présents tous les deux, nous aurions pu jouer un rôle d’intermédiation et empêcher que la relation ne s’envenime aussi vite et que Jean Ranucci n’en vienne à vouer son fils au gémonies au point de ne rien dire sur la visite du 3 juillet et le laisser se faire assassiner au sens premier par le Jury et le Président de la République.

      Que le grand-père se soit trouvé dans la situation d’être empêché d’intervenir une fois la mécanique enclenchée, c’est bien possible tout au contraire. C’est ce que la lettre dit en sous-main, car Grand Dieu, la seule chose que la tante de Christian Ranucci ne se permet surtout pas de suggérer est celle-ci : vous pouvez vérifier auprès de mon frère, effectivement il n’était pas là.
      Elle ne l’écrit pas parce qu’elle sait bien que son frère ne dira rien et qu’il s’agit d’un mensonge car en vérité il se trouvait bien rue Camoin ce matin là – il ne travaillait pas et nous étions un jour férié. Surtout, elle est prise dans un double lien insoluble : d’un côté en mémoire de son père à elle, tenter de réhabiliter tout de même le petit-fils qui porte son nom et d’un autre côté, ne pas affronter le père Jean Ranucci qui – lui effectivement – a laissé son fils partir sous le couteau de la guillotine.

      On en conclut en vérité que le père était bien présent ce matin là avec sa concubine et que Christian Ranucci de neuf heures à midi se trouvait assurément à Allauch en compagnie de celui-ci.

  5. Question simple : pourquoi, dans son récapitulatif, Ranucci n’évoque-t-il jamais cette visite au père ?
    Ne me parlez pas d’oubli, d’amnésie ou de honte, comme je l’ai lu souvent. Ces arguments fallacieux ne sont pas recevables.
    Dans l’hypothèse, à laquelle je ne crois pas, où cette visite aurait eu lieu, elle n’exonère nullement Ranucci de s’être trouvé à Sainte-Agnès vers 11h15. La tante parle de « début de matinée ». Il reste du temps à Ranucci pour se rendre à ladite cité.

    1. Plus largement : pourquoi Christian Ranucci n’évoque-t-il jamais son père ?

      La réponse se trouve dans ce que dit Alex Panzani du procès, ce qui me donne l’idée de compléter le chapitre sur la visite au père.

      Le journaliste de la Marseillaise raconte que Christian Ranucci n’a d’yeux que pour sa mère lors du procès. Il n’était donc pas question pour lui de révéler qu’il était allé rendre visite à son père qu’il ne connaissait pas alors que sa mère avait passé sa vie à le craindre et à le fuir et changer de résidence pour qu’il ne le retrouve pas.
      Il n’est donc question ni d’oubli, ni de honte, ni d’amnésie, nous sommes hors sujet. Ce qui se joue à l’instant de cette procédure c’est le rapport qu’il a avec son père d’un côté et avec sa mère. Il lui est impossible de révéler quoi que ce soit, ce serait remettre en cause tout ce qu’elle a fait tout au long de son existence en décidant qu’il fallait qu’elle se cache et qu’elle cache l’existence de son fils.

      Ensuite vous invoquez l’argument que Mme Ract-Madoux et de M. Allibert soulèvent pour rejeter la requête en révision. Ce que vous croyez ou pas ne regarde que vous, la question est plutôt de faire la part entre ce qui est possible, ce qui est envisageable et ce qui ne l’est pas. Les manipulations de l’enquête vont très loin : les policiers maquillent la vérité. Pourquoi font-ils dire à Christian Ranucci qu’il a dormi à Salernes ? Et pourquoi n’enquêtent-ils pas pour retrouver les personnes qu’il a croisées à Marseille le 2 juin 1974 au soir dans les bars du quartier de l’Opéra ? Parce que le jeune homme leur signale qu’il était ivre, et n’avait pas dormi de la nuit – ce qui signifie bien qu’il s’apprêtait pour une épreuve et la découverte d’un père qu’on ne connaît pas en est une -, ce qui le rendait peu apte à enlever une petite fille. Or on sait aujourd’hui qu’il n’a pas passé la nuit à Salernes, qu’il ne mentait pas lorsqu’il affirmait avoir été à Marseille le 2 au soir. Ce sont les enquêteurs qui ne retranscrivent pas la vérité. On peut effectivement faire plein de suppositions et tenter de laisser accroire que Christian Ranucci s’étant rendu à Allauch – en tous cas, lorsqu’il a son accident, c’est la bonne route pour d’Allauch rejoindre Nice – il aurait décidé à 10h30 de se rendre à Marseille, il serait tombé sur ce quartier par hasard à 11h00 – mais le ravisseur survient de la rocade du Jarret donc du sud et pas du nord – et aurait brusquement décidé d’enlever une enfant.
      Là permettez moi de penser que tout cela frise le ridicule. L’enlèvement est tout ce qu’il y a de plus préparé, répété, calculé et de plus prémédité, et ne correspond en rien à ce qui ressort de la personnalité de Christian Ranucci, ni de la méthode qu’il décrit dans les aveux absurdes qu’on lui dicte.

      Pourquoi Christian Ranucci se trouve-t-il sur cette route ? Au moins l’on détient maintenant une explication : il s’en revient de voir son père qui se trouve tout à côté. Et sa tante élabore une ribambelle de circonvolutions pour ne pas surtout pas dire que son frère a bien vu son fils ce jour là, que les choses se sont fort mal passées et qu’ensuite la vengeance du père – son silence – a été à la hauteur de l’affront qu’il avait subi ce jour là.

  6. Vous avez détourné en touche. Vous donnez des réponses à des questions que je ne vous ai pas posées.
    Lorsqu’on est accusé d’un tel crime, on ne se réfugie pas dans l’opinion qu’aurait sa mère en apprenant que Ranucci était allé voir son père.
    Lorsqu’on est accusé d’un tel crime et qu’on risque la peine capitale, on ose dire qu’on est allé voir son père, le lundi dans la matinée.
    Ranucci ne dit rien de cela, tout simplement parce qu’il n’est jamais allé à Allauch. Libre à vous de le croire.
    Dans son récapitulatif, deux ans après, Ranucci sait que la peine capitale est incontournable. Il serait donc temps pour lui d’avouer cette visite, si elle a eu lieu. Et bien, non. Il continue à se taire. Jusqu’où va l’amour filial !
    Il mourra pour ne pas causer du chagrin à sa mère. Si ce n’était aussi dramatique, on en rirait presque !
    Une seule conclusion s’impose: la visite au père n’a jamais eu lieu.
    De toute façon, même si cela avait été, vous savez bien que cette visite ne lui donnait aucun alibi, sauf à envisager un faux témoignage (pardonnable dans ce cas) de la famille. La visite au père ne l’exonérait nullement d’un enlèvement à la Cité Sainte-Agnès toute proche.
    Et vous semblez oublier aussi la part importante qu’a prise Mme Mathon dans cette affaire. C’est elle qui a convaincu son fils de plaider l’innocence, de se comporter tel qu’il l’a fait au procès et l’a ainsi conduit directement à l’échafaud.
    Je reviendrai plus tard sur votre dernier message à propos des aveux, des manipulations ou des forfaitures policières. Vous savez que sans ces hypothèses, il vous est impossible de faire croire à l’innocence de Ranucci. De même que vous avez besoin de l’intervention d’un homme au pull-over rouge. Homme providentiel s’il en est !

    1. Ce n’était peut-être pas votre question, mais c’est ma réponse. Je m’aperçois d’ailleurs que vous ne vous contentez pas de votre question, mais que de digression en digression vous embrassez un pan plus large de l’affaire;

      Je vous comprends, vous êtes en train de me dire : si Christian Ranucci a été assassiné, c’est un peu de sa faute. C’est sans doute vrai. Vu la façon dont vous vous exprimez, je sais que vous connaissez parfaitement les rouages de la mécanique judiciaire.

      Pourquoi met-on en prison les autrefois inculpés et les aujourd’hui mis-en-examen ? Afin notamment qu’ils perdent tous leurs repères. Effectivement en prison, Christian Ranucci se focalise sur certains éléments dont on s’aperçoit qu’ils n’ont pas d’intérêt – comme cette affaire d’encéphalographie gazeuse qui ne mène à rien – et qu’il en oublie d’autres qui sont fondamentaux, il n’a pas accès à son dossier, il ne comprend pas ce qu’on lui reproche et donc il se défend mal.

      Vous prétendez qu’il n’est jamais allé à Allauch. Il faut bien constater qu’il en était tout près. Il n’a pas vu son père depuis 17 ans et demi, il habite Nice et soudain, la première fois qu’il peut conduire une voiture, où se retrouve-t-il ? À quelques kilomètres d’Allauch où habite précisément son père rue Camoin. Si son intention était à tout prix d’éviter son père, il peut s’en déduire qu’il s’y prend tout de même assez mal.

      Prenons l’affaire dans l’autre sens, le commissaire Alessandra reçoit le père dans son bureau mais il ne vient pas à son idée de lui poser cette question très simple, évidente :

      C’est tout de même curieux, il ne vous a pas vu depuis 17 ans et demi, il habite à 150 km, et voilà qu’il se promène – sans aucune autre raison, puisqu’il se trouverait selon l’accusation Cité Sainte-Agnès par hasard – à quelques kilomètres de votre domicile, ne trouvez vous pas cela curieux ? Ne pensez-vous pas qu’il venait vous voir ?

      Voyez, je persuadé à ce point que le commissaire Alessandra est quelqu’un de particulièrement intelligent que je ne peux pas imaginer qu’il n’a pas posé la question. Ah certes, celle-ci, tout comme la réponse de Jean Ranucci, ne se retrouve pas sur les procès-verbaux. C’est donc que la réponse ne convenait pas à l’accusation. Je suis désolé de parler comme cela, mais cette enquête n’est ni complète, ni impartiale. Et c’est là son moindre défaut.

      Jean Ranucci est tout d’abord un menteur de première. Il affirme au commissaire – qui ne cherche surtout pas à le contredire en la circonstance – qu’il ne connaît pas le visage de son fils. C’est bien évidemment totalement faux, le visage de son fils trône dans tous les journaux de la région. Peut-être que Jean Ranucci ne passe jamais devant les kiosques et ne lit aucun journal, mais il me semble qu’au moins une personne d’Allauch à dû le lui montrer ou lui en parler.

      Je ne suis pas comme vous, je ne crois à rien, je regarde les faits, les cartes et les emplacements. Malheureusement, tout concorde pour signifier que la route de Christian Ranucci a croisé celle d’Allauch et qu’on se dit que pour se saouler toute la nuit la veille, c’est que rencontrer son père était pour lui en même temps une espérance et une terrible épreuve.

      Ah oui, jusqu’où va l’amour filial : Christian Ranucci, ne se doutait pas qu’il existait des fonctionnaires pour fabriquer des faux et pour truquer un dossier et l’envoyer de cette façon sous le couteau de la guillotine. C’est comme cela, jusqu’au bout il a cru que quelqu’un parmi tous ceux qui avaient à voir avec ce dossier aurait un geste au moins d’humanité. Il s’est furieusement trompé, jusqu’à ses propres avocats qui ont reculé parce que derrière ils savaient que certains éléments du dossier avaient été arrangés, il n’y avait personne pour se dire : il faut arrêter cette machine infernale qui fait commettre à la République un crime d’État.

      Vous serinez sur tous les tons l’argument de la Cour de cassation qui reprend la lettre de la tante pour situer l’heure d’arrivée de Christian Ranucci à 9h30 et essayer de nous dire qu’il n’a pas vu son père. Mais sachons lire entre les lignes : elle dit que d’après son père à elle, Christian n’aurait vu que la concubine de Jean Ranucci qui lui aurait dit : il faut partir. Si c’était cela, elle aurait plutôt répondu : revenez plus tard lorsqu’il sera là.

      Oui mais son père Léopold Ranucci n’était pas présent. Donc témoigne une personne qui n’était pas présente et qui, en outre, est décédée, donc se trouve dans l’impossibilité de confirmer quoi que ce soit – voilà une situation extraordinaire… – et qui donc nous informe d’un fait qu’elle n’a pas pu voir elle-même et qu’elle tient d’une seconde main. Léopold Ranucci n’est donc pas en mesure d’attester laquelle des personnes Christian Ranucci avait vu et si Jean Ranucci était là ou non et encore moins témoigner de son heure d’arrivée et mieux encore de son heure de départ. Il est évident que la fille de Léopold a interrogé son frère Jean à propos de la venue du petit-fils Christian. Si ce que raconte Léopold via son témoignage était vrai, elle dirait : mon frère me l’a confirmé.
      Or elle ne dit rien à ce sujet, c’est donc que Jean Ranucci a bien vu son fils ce matin là mais a fait savoir à sa sœur qu’il était interdit de le révéler. D’où ces circonvolutions invraisemblables.

      Vous auriez pu dire : finalement je suis sûr que Christian Ranucci n’est pas venu voir son père ce matin là puisque Jean Ranucci dit qu’il ne l’a pas vu. Ce serait quand même proprement dégueulasse : voici un père qui, par son silence, envoie sciemment son propre fils au supplice à l’âge de 22 ans. Ah voilà un père admirable. Quelle tragédie impossible.
      Hé oui, le père n’a pas parlé, hé oui, Christian Ranucci n’a pas parlé et jusqu’au bout il a pensé que la race humaine n’était pas assez monstrueuse pour envoyer un innocent à l’échafaud.

      Mais vous le savez bien, et je ne vous apprends rien, l’homme est une ordure, par nature.

      Vous dites ensuite que c’est Mme Mathon qui aurait convaincu son fils de plaider l’innocence. Moi je lis ce que Christian Ranucci écrit :

      « Quelques personnes m’ont dit qu’innocent ou pas, j’aurais dû avouer, que j’aurais eu la vie sauve. Au procès aussi ils m’ont reproché de ne pas avoir avoué. Je ne pouvais quand même pas avouer si je n’ai rien fait. Je préfère mourir innocent que d’avouer un crime que je n’ai pas commis.
      J’ai ma conscience pour moi. Mais tu sais, Maman, je suis fatigué. C’est trop injuste, depuis trop longtemps. Je pense constamment à toi, au temps passé. Baisers affectueux, Christian.
      »

      La vérité n’est pas celle que vous décrivez, Mme Mathon n’avait pas pour objet de convaincre son fils de plaider l’innocence, c’est lui a maintenu cette ligne de défense, il n’avait pas besoin d’elle – parce qu’à nul doute, il était étranger à ce crime – elle lui a rapporté ce que lui avait transmis Mme Mattéi et du coup une part du dossier s’éclairait : un homme portant un pull rouge avait bel et bien sévi dans des cités de Marseille quelques jours auparavant. Au fur et à mesure, il a compris une partie du traquenard, pas tout malheureusement pour lui.

      Toujours est propagée cette idée idiote que Christian Ranucci ayant avoué ou reconnu les faits aurait obtenu les circonstances atténuantes. C’est ridicule, l’institution judiciaire et l’institution policière n’avaient qu’une idée en tête : pourvu qu’il n’y ait pas de contestation plus tard et qu’on ne s’aperçoive pas des supercheries qui égrènent ce dossier. Donc qu’il avoue ou pas, il aurait fini guillotiné. Cela me fait penser aux accusés des procès de Prague à qui l’on demande d’avouer, de s’accuser eux-mêmes en apprenant des leçons par cœur, de ne pas faire appel des condamnations à mort, en échange de quoi le parti ne réclamera aucune tête : au bout du compte il y a eu 14 pendus et 3 condamnés à la perpétuité. En réalité, que vous avouiez ou pas, que vous reconnaissiez ou pas, cela ne fait aucune différence. Tout cette mythologie de l’aveu qui entraîne la grâce est passée en boucle pour tenter de se dédouaner d’une affaire lamentable sur tous les plans.

      Vous savez, je ne crois à rien, je ne suis pas dans la croyance de telle ou telle chose. Croire ou ne pas croire ne m’intéresse pas, ce qui m’intéresse c’est de reconstituer la vérité, dans toute sa logique, dans toute son ampleur et les petites manœuvres de la Cour de cassation ou de tel ou tel système institutionnel n’ont qu’une caractéristique : la médiocrité.

  7. « Vous savez, je ne crois à rien, je ne suis pas dans la croyance de telle ou telle chose. Croire ou ne pas croire ne m’intéresse pas, ce qui m’intéresse c’est de reconstituer la vérité, dans toute sa logique, dans toute son ampleur et les petites manœuvres de la Cour de cassation ou de tel ou tel système »
    Comment osez-vous écrire que vous ne croyez à rien ? Vous êtes en totale contradiction avec vous-même puisque que vous croyez Ranucci innocent, puisque vous croyez à une forfaiture des enquêteurs, puisque vous croyez à des manœuvres de la Cour de Cassation, etc.
    Quant à reconstituer la vérité, c’est bien vous donner du mal pour quelque chose qui est parfaitement connu depuis le 10 mars 1976. Seules des œillères, mais surtout le livre de Gilles Perrault, font qu’aujourd’hui encore des personnes pensent que Ranucci a été condamné à tort. Ce n’est pas leur certitude de l’innocence qui me gêne, mais plutôt l’offense qui est faite à Marie-Dolorès et à sa famille qui sont les seules vraies victimes de cette affaire. Je pourrais ajouter Mme Mathon, mais la compassion que j’ai pour elle est fortement atténuée par les mensonges qu’elle a avancés pour défendre « son petit ». Ranucci, quant à lui, reste le seul artisan de sa propre mort.

    1. Je ne vois pas ce en quoi la certitude ou non de l’innocence de Christian Ranucci a quelque chose à faire avec le respect dû à la victime. Ce sont deux choses différentes, et s’il convient de faire offense à la vérité pour ne pas faire offense à la victime c’est bien qu’il existe un problème.
      Non je ne suis pas dans la croyance, je m’efforce d’être dans le raisonnement et la déduction en partant des pièces du dossier et des éléments postérieurs qui sont apparus depuis. Je ne suis pas Gilles Perrault et n’ai pas parlé de forfaiture, je dis simplement que le dossier contient des faux en écriture publique, des faux témoins et un faux plan calqué sur la photographie du cadastre. Et cela ne va pas au-delà, cela me semble déjà suffisant.

      Une seule question m’intéresse puisque vous connaissez fort bien cette affaire : les enquêteurs qui travaillaient pour vous ont visiblement saisi le sac que transportait l’homme au pull rouge dans l’une des galeries du tunnel, ils évoquent un pantalon « inondé de sang », est-ce que vous pouvez nous confirmer cette information que dans la galerie de la champignonnière se trouvait le sac assez volumineux dont parle M. Aubert et ce qu’il contenait notamment le pantalon et la chemise, elle aussi inondée de sang ? Et nous dire comment a été prise la décision de cacher ces pièces à conviction ?
      Je vous en remercie.

  8. ADMIN écrit:
    « les enquêteurs qui travaillaient pour vous ont visiblement saisi le sac que transportait l’homme au pull rouge dans l’une des galeries du tunnel, ils évoquent un pantalon « inondé de sang » »

    Des enquêteurs qui ont travaillé pour moi ?
    Quelle excellente plaisanterie !
    Un pantalon inondé de sang ?
    Mais qui vous a dit cela ?
    Le pantalon bleu de Ranucci était taché, sans plus. Voir photo officielle.

    ADMIN écrit:
    est-ce que vous pouvez nous confirmer cette information que dans la galerie de la champignonnière se trouvait le sac assez volumineux dont parle M. Aubert ?

    Bien sûr que non. Je ne vous confirmerai rien pour la seule raison que rien n’atteste cette découverte.
    D’où tenez-vous cela ?
    Il me semble déjà l’avoir lu sous la plume de Yann Le Meur, je crois. Mais je n’affirme rien. Une légende de plus, à rajouter à toutes celles qui foisonnent à propos de cette affaire.
    Mais il est vrai que j’ai lu aussi que vous étiez en fort désaccord avec cet « écrivain » par ailleurs président du comité de révision.
    Pas très actif, entre nous, le comité. Il est vrai aussi que ses chances de réussite sont inférieures à zéro.

    ADMIN a écrit:
    « le sac assez volumineux dont parle M. Aubert »

    Dois-je vous rappeler que M. Aubert n’a jamais parlé de sac. Ni de sac volumineux. Encore une légende !
    C’est le Capitaine GRAS qui évoque ce sac pour couvrir le manque de réactivité et l’inaction des gendarmes lorsque plusieurs témoignages auraient dû leur mettre la puce à l’oreille et les conduire à établir un lien entre l’enlèvement et le délit de fuite.

    ADMIN a écrit:
    « Et nous dire comment a été prise la décision de cacher ces pièces à conviction « 

    Vous pensez bien que si des vêtements inondés de sang avaient été trouvés dans la galerie, ils auraient été saisis comme l’a été le pullover rouge. Et de la même façon qu’on a présenté le pullover rouge à Ranucci, on l’aurait mis face à ces vêtements souillés, avec analyse de sang à l’appui. Il n’était de l’intérêt de personne, dans cette affaire, de cacher des pièces à conviction aussi compromettantes.
    Il faudrait peut-être arrêter de voir des forfaitures partout.

    À vous lire, j’ai la nette impression que vous m’avez assimilé à YLM.
    Me permettrez-vous alors de penser que vous êtes JLC ?

    1. Je me permets de penser que vous êtes d’une façon ou d’une autre proche de ce dossier, sinon vous n’exprimeriez pas les réactions qui sont les vôtres de cette façon.

      Oui je ne me cache pas, je m’appelle Jean-Loup Chirol, puisque je me présente dans l’un des articles comme l’un des Présidents du Comité de soutien à M. Jean-Marc Deperrois, il n’y en a pas eu dix, mais quatre en tout. Je ne donne pas mon nom à tout bout de champ car ce n’est pas moi qui suis important dans le cas présent, mais le contenu des textes qui figurent sur ce site. Il est assez amusant que mon identité vous inquiète, vous qui dissimulez la vôtre.

      Germain dit: « Il me semble déjà l’avoir lu sous la plume de Yann Le Meur, je crois. Mais je n’affirme rien. Une légende de plus, à rajouter à toutes celles qui foisonnent à propos de cette affaire. »

      Oh non, je me renseigne toujours auprès des meilleures sources, pas celles de seconde main, ne vous inquiétez pas.

      Germain dit: « Mais il est vrai que j’ai lu aussi que vous étiez en fort désaccord avec cet « écrivain » par ailleurs président du comité de révision.
      Pas très actif, entre nous, le comité. Il est vrai aussi que ses chances de réussite sont inférieures à zéro. »

      Désaccord je ne sais pas, effectivement il tire parfois des conclusions qui ne me semblent pas suffisamment étayées par le croisement des éléments du dossier et sont contredites en fin de compte et je vois le danger que cela fait courir, car cela apporte de la confusion alors que la finalité d’un travail doit être la clarté et la cohérence. Oui le couteau est bien celui du meurtre, c’est très vraisemblable, mais l’homme au pull rouge n’a pas laissé que son pull et son paquet de biscuits, il a laissé aussi son couteau qui a été découvert le 5 comme le démontre le PV de recollement de scellés, rédigé dès le 6 à 17h00 pour donner une apparence à l’autre trucage, celui du pantalon : une bêtise entraîne à en commettre une autre, ce n’est pas de chance.
      Or la vérité est comme un bouchon elle finit toujours par remonter à la surface.

      Quelle réussite ? Refaire revenir Christian Ranucci à la vie tout comme Marie-Dolorès ? Oui effectivement, c’est hors de notre portée.

      La commission et la cour de révision ? Mais cela n’importe pas. Ce sont des institutions qui se sont depuis longtemps disqualifiées, y compris dans l’affaire Ranucci. C’est tellement misérable ce que la commission ose répondre, interpréter la loi comme cela en confondant le support avec le contenu… C’est triste pour ces gens là. On est malheureux pour eux, être obligé de commettre ce genre de prose… C’est triste oui.

      Voyez, encore récemment, l’ancienne Présidente de la commission s’est trouvée dans l’obligation d’arrangr quelque peu la vérié devant la représentation nationale siégeant en commission d’information, devant MM les honorables parlementaires Fenech et Tourret chargés de plancher sur une éventuelle modification de la loi de 1989, pour dissimuler que la commission avait fait de l’obstruction au moment où on allait démontrer que la loi sur la révision est une loi anticonstitutionnelle : pour ne pas transmettre la question prioritaire de constitutionnalité au Conseil constitutionnel, elle a osé répondre qu’elle n’était pas une juridiction, et Mme la Présidente a dû reconnaître que la commission était bel et bien une juridiction.
      Donc elle a indiqué que le rejet était une acceptation, soit le contraire de ce qu’il y avait dans la décision et, au bout du compte, la reconnaissance du déni de justice, parce que la décision est tellement incongrue et prise en violation des textes que c’était insoutenable.

      Rassurez-vous les parlementaires n’ont pas demandé en quoi la loi sur la révision est anticonstitutionnelle : c’est eux qui l’ont voté comme ça. Et c’est triste également pour ces gens là. On a pitié d’eux.

      L’affaire Ranucci, ce n’est pas une erreur judiciaire, mais un crime d’État. On ne va pas saisir une prétendue commission de révision instituée par une loi anticonstitutionnelle pour un crime d’État. En plus il faut que ce soit la Ministre de la justice qui la saisisse, or elle ne fait que ce que lui dit la cour de cassation. Donc de toute façon cela n’a aucun intérêt.

      C’est la vérité qui compte, c’est tout.

      « Un pantalon inondé de sang ?
      Mais qui vous a dit cela ?
      Le pantalon bleu de Ranucci était taché, sans plus. Voir photo officielle. »

      Mais c’est l’inspecteur Grivel en personne et la vidéo de son témoignage figure sur le site : « inondé de sang ! » martèle-t-il avec insistance.

      Comme il ne peut s’agir du pantalon bleu puisque, comme vous le rappelez fort bien, il n’était que tâché, c’est donc que le pantalon dont il est question est un autre pantalon – le pantalon que portait le meurtrier doit effectivement être inondé littéralement de sang – qui a été saisi dans les profondeurs des galeries de la champignonnière – raison pour laquelle l’homme au pull rouge est monté dans la voiture de Christian Ranucci et l’a déplacée jusqu’au tunnel : il fallait qu’il se débarrasse des vêtements qu’il portait au moment du meurtre, à l’insu de tout le monde. Ces pièces n’ont pas été placées sous scellés (dans cette affaire ce n’est qu’une négligence de plus) et n’ont pas été jointes à la procédure. Et il devait s’y trouver également la chemise comme on peut le penser.

      Évidemment, ce sont les habits qui appartenaient à l’homme au pull rouge et qu’il portait lors du meurtre et n’ont rien à voir avec Christian Ranucci.

      Il ne vous a pas échappé d’ailleurs que la photo du pantalon bleu permet de déduire que ledit pantalon bleu est bien celui que portait Christian Ranucci lors de son accident de mobylette en avril 74 et que le sang provenait d’une blessure à la tête qu’il s’était faite à cette occasion. De même qu’un expert en ce domaine certifie que le pantalon bleu ne pouvait en aucun cas être celui que portait le meurtrier, la forme et la répartition des taches ne correspondent pas à 15 coups de couteau dont un ayant perforé la carotide mais à un goutte à goutte en position assise.

      Encore un motif de révision, un de plus…

      Germain dit :
      « C’est le Capitaine GRAS qui évoque ce sac pour couvrir le manque de réactivité et l’inaction des gendarmes lorsque plusieurs témoignages auraient dû leur mettre la puce à l’oreille et les conduire à établir un lien entre l’enlèvement et le délit de fuite. »

      Il est tout de même incroyable de remettre en cause les écrits sou seing public d’une personne assermentée comme peut l’être un officier de police judiciaire. Personnellement je n’oserais pas si je n’avais pas de bonnes raisons et des pièces pour l’établir.

      Et j’ai d’autant plus de raisons de croire le capitaine que si M. Aubert, lorsqu’il appelle le 4 juin, avait réellement parlé d’une enfant, je ne vois pas le capitaine Gras ne pas réagir et dépêcher aussitôt un escouade pour faire une battue en règle. S’il ne le fait pas le 4 au soir c’est qu’il n’a pas été question d’enfant, à quoi s’ajoute le fait qu’on cherchait une simca, suite aux indications croisées et concordantes de Jean Rambla et d’Eugène Spinelli.

      Dites tout de suite que vous le prenez pour un sombre crétin, ce sera plus simple.

      M. Aubert a vu une personne deux secondes portant un paquet à 100 mètres de distance – qui n’était même pas le conducteur – et cela s’arrête là, tout le reste confine au faux témoignage éhonté. Éhonté car invraisemblable, stupide, incohérent avec les constatations : la fillette l’aurait vu à quelques mètres et ne se serait pas précipité vers lui en criant au secours après avoir été enlevée de cette façon par un prédateur sexuel de cette envergure ?

      Je ne sais pas s’il est de l’intention des protagonistes de cette affaire, notamment du côté de l’enquête, de continuer à prendre les gens pour des imbéciles, mais il semble qu’on ait atteint une limite là.

      Pour en revenir au pantalon inondé de sang, je pense que, du côté des enquêteurs, on ne vous a pas tout dit et je serais vous, j’interrogerais sur ce point ceux qui sont en mesure de connaître ce genre de secrets et de l’évoquer quarante ans après. Mais je ne suis pas à votre place.

  9. GIHEL : Je me permets de penser que vous êtes d’une façon ou d’une autre proche de ce dossier,
    GERMAIN :Votre remarque me plaît assez car d’autres écrivent que je ne connais pas le dossier.
    GIHEL. Il est assez amusant que mon identité vous inquiète, vous qui dissimulez la vôtre.
    GERMAIN : N’exagérez pas. Votre identité ne m’inquiète pas. Je vous ai assez lu ici et ailleurs pour vous avoir identifié. C’est mon côté Sherlock Holmes ou Hercule Poirot qui réapparaît !
    Quant à mon identité, conscient des problèmes que posent internet, Google, Facebook, etc…, je préfère ne pas la divulguer.
    GIHEL : Oui le couteau est bien celui du meurtre, c’est très vraisemblable,
    GERMAIN : Non, pour moi, c’est une certitude. Sinon, Ranucci n’avait aucune raison de s’en débarrasser.
    GIHEL : mais l’homme au pull rouge n’a pas laissé que son pull et son paquet de biscuits, il a laissé aussi son couteau qui a été découvert le 5.
    GERMAIN : Non, le couteau a été découvert le 6. Comment voulez-vous qu’on découvre le 5 un couteau qu’on ne recherchait pas puisqu’on n’avait pas encore trouvé le corps de la fillette et qu’on ne savait pas encore comment elle avait été tuée.
    On ne recherche pas l’arme d’un crime avant de connaître le crime.
    Le paquet de biscuits appartient bien à Ranucci même si sa mère dit qu’il n’aimait pas cette marque. Posez-vous seulement la question de savoir ce qu’a mangé Ranucci pendant ces deux jours. Vous vous apercevrez qu’il n’en parle jamais, même pas dans son récapitulatif.
    À 20 ans, on n’est jamais rassasié. C’est peut-être la raison pour laquelle sa mère énumérera avec force détails tout ce qu’il a ingurgité à son retour à Nice.
    Ranucci devait être affamé ! Se rendant compte de l’erreur (accusatrice) de sa mère, Ranucci corrigera le tir dans son récapitulatif et dira qu’il a fait un repas frugal.
    Demandez-vous aussi pourquoi il ne précise jamais le nom des bars où des restaurants dans lesquels il aurait consommé. C’est assez facile à comprendre.
    GIHEL : Quelle réussite ? Refaire revenir Christian Ranucci à la vie tout comme Marie-Dolorès ? Oui effectivement, c’est hors de notre portée.
    GERMAIN : La révision permettrait de corriger les erreurs, les errements de l’enquête, si tant est que cela soit encore possible. Un nouveau procès n’innocenterait pas Ranucci mais confirmerait au contraire sa culpabilité. Voilà pourquoi, persuadé de sa culpabilité, je suis pour une révision qui lèverait les doutes de certains et mettrait définitivement un terme à toutes les élucubrations qu’on lit sur les forums.
    GIHEL : La commission et la cour de révision ? Mais cela n’importe pas. Ce sont des institutions qui se sont depuis longtemps disqualifiées, y compris dans l’affaire Ranucci.
    GERMAIN : je vous fais grâce de toutes les diatribes que vous lancez contre nos institutions (imparfaites) qui n’ont pas leur place concernant l’affaire Ranucci.
    GIHEL : L’affaire Ranucci, ce n’est pas une erreur judiciaire, mais un crime d’État.
    GERMAIN : L’affaire Ranucci n’est ni une erreur judiciaire, encore moins un crime d’état. Perrault a été condamné pour avoir écrit moins que cela, l’auriez-vous oublié ? Je vous laisse donc à vos appréciations.
    GIHEL : Mais c’est l’inspecteur Grivel en personne et la vidéo de son témoignage figure sur le site : « inondé de sang ! » martèle-t-il avec insistance.
    GERMAIN : Faut arrêter avec tous ceux (persuadés de l’innocence ou persuadés de la culpabilité), impliqués alors dans l’affaire et qui en parlent des décennies après. N’avez-vous pas l’impression qu’ils arrangent leurs souvenirs dans le sens qui leur convient ?
    Exit donc Grivel avec son pantalon inondé de sang et son Ranucci se précipitant, « heureux comme un enfant » de montrer l’endroit où il avait mis le couteau. Exit d’autres également dont nous pourrons reparler s’il y a lieu.
    GIHEL : le pantalon que portait le meurtrier doit effectivement être inondé littéralement de sang.
    GERMAIN : vous extrapolez. Rien dans les constatations médico-légales n’atteste cela. On ne sait pas dans quelle position le meurtrier a donné les coups de couteau. On ne sait pas si les coups de pierre ont précédé ou succédé aux coups de couteau. La chemise (ou le polo) ont peut-être été maculés de sang mais on ne le saura jamais puisqu’on ne sait pas avec précision quel haut Ranucci portait le 3 juin. Ce que dit sa mère concernant la chemise est fortement sujet à caution puisqu’elle a passé son temps à défendre son fils. Attitude humaine que je me garderai bien de lui reprocher.
    En revanche, il reconnaît qu’il portait bien le pantalon bleu.
    GIHEL : l’homme au pull rouge est monté dans la voiture de Christian Ranucci et l’a déplacée jusqu’au tunnel
    GERMAIN : Je connais votre hypothèse. Fuite de l’enfant. Confusion de personne par les Aubert. L’homme au pullover rouge qui monte dans la 304. Etc.
    Je donnerai un peu de crédit à votre scénario lorsque vous aurez expliqué :
    1) pour quelles raisons plausibles un homme peut-il s’endormir ou s’évanouir suite à un banal accident qui n’a causé aucune blessure corporelle. Vous ne pouvez donner aucune preuve d’une prétendue « biture », sauf à croire Ranucci sur parole.
    2) comment un homme peut basculer Ranucci évanoui ou endormi par-dessus son siège sans le réveiller ?
    N’oubliez pas que la portière conducteur est bloquée, ce qui complique sérieusement la tâche.
    3) Si c’est l’homme au pullover rouge qui conduit la voiture dans la galerie, comment Ranucci a-t-il pu réparer la roue ? C’est strictement impossible : obscurité et étroitesse de la galerie, le terrain était boueux.
    4) La piste suivie par le chien puisqu’elle s’arrête 30 m après l’aplomb du lieu du crime.
    GIHEL : Ces pièces n’ont pas été placées sous scellés (dans cette affaire ce n’est qu’une négligence de plus) et n’ont pas été jointes à la procédure. Et il devait s’y trouver également la chemise comme on peut le penser.
    GERMAIN : qu’on ait découvert les vêtements ensanglantés de l’homme au pullover rouge n’est que pure hypothèse de votre part que rien n’étaie. Je n’épiloguerai donc pas.
    GIHEL : Il ne vous a pas échappé d’ailleurs que la photo du pantalon bleu permet de déduire que ledit pantalon bleu est bien celui que portait Christian Ranucci lors de son accident de mobylette en avril 74 et que le sang provenait d’une blessure à la tête qu’il s’était faite à cette occasion.
    GERMAIN : Ce que je déduis de la photo et qui ne m’a pas échappé, c’est le pli encore parfaitement visible du pantalon qui interdit de l’assimiler à un pantalon de bricolage. De plus, une chute de mobylette laisse des traces au niveau des genoux, généralement un trou ou de fortes éraflures.
    GIHEL : De même qu’un expert en ce domaine certifie que le pantalon bleu ne pouvait en aucun cas être celui que portait le meurtrier, la forme et la répartition des taches ne correspondent pas à 15 coups de couteau dont un ayant perforé la carotide mais à un goutte à goutte en position assise.
    GERMAIN : Je ne donne aucun crédit à Philippe Esperança qu’on dit expert de renommée mondiale mais qui fait une expertise à partir d’une « mauvaise » photo. C’est la négation même de son métier.
    Quant au goutte-à-goutte, autre expérience sans aucune portée scientifique, réalisée par une personne qui fréquente le forum et nordiste, permettez-moi d’en sourire tant elle est ridicule
    GIHEL : Il est tout de même incroyable de remettre en cause les écrits sou seing public d’une personne assermentée comme peut l’être un officier de police judiciaire. Personnellement je n’oserais pas si je n’avais pas de bonnes raisons et des pièces pour l’établir.
    GERMAIN : Soyez un peu sérieux, c’est exactement ce que vous faites, en pire, avec votre diatribe sur les institutions et en parlant de crime d’état.
    GIHEL : le fait qu’on cherchait une simca, suite aux indications croisées et concordantes de Jean Rambla et d’Eugène Spinelli.
    GERMAIN : Jean Rambla n’a jamais parlé d’une Simca, seulement d’une « voiture grise » ! C’est le journaliste Roger Arduin qui lui fait dire une Simca.
    GIHEL : M. Aubert a vu une personne deux secondes portant un paquet à 100 mètres de distance – qui n’était même pas le conducteur –
    GERMAIN : C’est votre conviction. Je vous la laisse. Ce n’est pas la mienne.
    Pour les Aubert, l’homme qui s’enfuit est bien le conducteur de la 304.
    GIHEL : la fillette l’aurait vu à quelques mètres et ne se serait pas précipité vers lui en criant au secours après avoir été enlevée de cette façon par un prédateur sexuel de cette envergure ?
    GERMAIN : Non, puisqu’à ce moment, la fillette est encore dans le cadre d’une promenade en voiture. Aucune raison pour elle de s’affoler. C’est après le départ des Aubert que tout va s’accélérer. L’attitude de Ranucci va changer
    du tout au tout. Se rendant compte qu’il va être découvert, il n’a plus qu’une solution : tuer la fillette. Ce qui n’a plus aucun sens puisqu’il se doute bien que son n° d’immatriculation a été relevé par les Aubert.
    Mais vous aurez remarqué que Ranucci bien que normalement intelligent, a parfois des réactions très étonnantes pour ne pas dire illogiques.

    1. Cher Monsieur, vous n’êtes ni Hercule Poirot, ni Sherlock Holmes, nous sommes tout de même loin du compte véritablement, et il y a une différence entre vous et moi, c’est que vous, vous ne pouvez pas donner votre identité. Il est évident que ce que vous défendez ne vous le permet pas, parce que ce n’est tout simplement pas évident.

      Je n’ai pas à obtempérer à vos désidérata, vous pensez ce que vous voulez, vous avez les convictions que vous voulez, cela n’intéresse que vous.

      Vous me parlez de deux condamnations de Gilles Perrault, ces condamnations font suite à la mise en cause de policiers pour des faits qui se sont malheureusement avérés exacts – falsification de procès-verbaux notamment – il lui manquait simplement quelques détails de cohérence pour ne pas subir les foudres de ceux qui ont tant à se reprocher, vous remarquerez que je les ai ajoutés ces détails de cohérence, notamment concernant le fait que le couteau a été découvert le 5 parce qu’il se déduit du fait que les gendarmes détenaient le détecteur le 5 que le chien pisteur en suivant la piste de l’homme au pull rouge a fait un détour vers la partie du tas de tourbe qui se trouve de l’autre côté du chemin en lisière du bois (si le couteau n’avait pas été découvert le 5, ce sont les policiers qui y seraient allés avec la juge et Christian Ranucci, sans avoir nécessité d’un détecteur, et il n’y aurait pas eu besoin de toute cette mise en scène le temps de rapporter le couteau de l’Évêché pour le replanter et faire se ballader le capitaine Gras le temps que ledit couteau soit de nouveau en place – enfin si l’on peut dire puisque le capitaine a eu du mal à le retrouver, les metteurs en scène ne sachant plus trop où il fallait le replanter) – et comment s’explique le fait que la trace du chien s’arrête, parce que tout simplement l’homme au pull rouge remontant à pied du tunnel traverse la route pour rejoindre sa voiture dans le chemin de la Doria, d’où est sortie l’enfant qui, sinon, ne porterait pas trace de griffures sur les jambes – si tant est que vous ayez lu les éléments qui sont sur ce site, ce qui ne me parait pas évident.

      Je vous rappelle le précepte anglais : plus c’est vrai, plus c’est diffamatoire. J’ai écrit sur ce site des choses bien plus diffamatoires que lui, mais je sais que je ne serai pas inquiété – et la prescription est depuis longtemps advenue, parce qu’il y aurait plus à perdre qu’à gagner à me poursuivre, parce que je peux me prévaloir de la bonne foi : je n’ai pas d’animosité, mes propos sont modérés, mes enquêtes sont sérieuses, je travaille sur les pièces et le but que je poursuis est légitime : simplement la vérité. Certes, la vérité n’est pas tellement agréable à entendre dans cette affaire, envoyer un jeune homme innocent sous le couteau de la guillotine sur la base d’un tel dossier, ce n’est pas glorieux. C’est le moins qu’on puisse dire.

      Finalement quelles sont vos méthodes ? Lorsqu’on vous présente un raisonnement, vous rétorquez qu’il s’agit d’une conviction. Un raisonnement logique n’est pas une conviction. Lorsqu’un élément vous gène, vous l’escamotez : la photo officielle du pantalon, tout d’un coup, elle n’est plus bonne. Quand on s’acharne sur une enfant en lui donnant 14 coups de couteau, il n’y a pas de sang en étoile. Je laisse les lecteurs juge de ce qui est ridicule ou non dans ce qui s’écrit ici et là.

      Quand M. Grivel cesse de dire des choses qui vont dans le sens que vous souhaitez, tout est balayé sans finesse, mais malheureusement pour lui, parmi tous les mensonges qu’il profère pour sauver sa position incommode, il y a une part de vérité.
      Quand on présente une expérience : vous ne la réfutez pas avec des arguments – vous n’en avez aucun – vous dites : c’est ridicule.

      Une autre méthode : profiter du fait que l’enquête n’a pas eu lieu pour dire : ce n’est pas dans le dossier. Le procédé n’est tout simplement pas admissible.

      Et cela peut durer des heures, vous passez votre temps à faire de la prestidigitation en éteignant une partie du dossier qui ne vous plait pas et en allumant une autre avec de la lumière colorée afin que l’on n’y reconnaisse plus rien.

      Ceux qui veulent comprendre quelque chose sur la simca lisent les pages de ce site et la déclaration de M. Arduin et celle de M. Panzani en video, comme celles des journalistes qui se sont succédés auprès du malheureux enfant et l’ont relaté par écrit. Oui il a parlé d’une simca 1100, malheureusement il y a eu trop de monde pour l’entendre, même si c’est en dehors d’un dossier particulièrement peu étayé, et c’est cohérent avec ce que dit M. Spinelli, et sans se concerter encore.

      Je vous conseille une chose, ne venez plus agrémenter mes pages de ces remarques qui n’ont pour objet que de défendre des institutions vermoulues – ne vous inquiétez pas, elles savent très bien le faire elles mêmes, c’est même la cour de cassation qui dicte les lois aux parlementaires, donc il n’y a pas de problème, faites un site et expliquez nous pourquoi tel ou tel a raison un jour et tort le lendemain au hasard de toutes les tentatives pour raccomoder une accusation qui, malheureusement, avec tout ce que l’on sait aujourd’hui, ne tient plus.

      Voyez, M. Grivel a eu cet honneur là au moins, de nous dire à demi-mot que les enquêteurs avaient découvert dans la galerie le pantalon inondé de sang – et c’est peut-être la seule chose d’un peu logique là-dedans – ce qui fait que, considérant qu’il ne pouvait y avoir d’autre motif pour que cet homme au pull rouge se dirige dans ce tunnel connu de lui sinon celui de se débarasser de ses vêtements noyés du sang de l’enfant, y ajoutant les déclarations de l’inspecteur (on parle toujours trop) – c’est un peu plus qu’une hypothèse aujourd’hui.

      1. Le totalitarisme qui oblige à donner son nom. Et l’anonymat c’est interdit ? Pour ce qui me concerne je suis intervenu sur une vidéo YouTube sous mon vrai nom.

      2. La Cour de cassation dicte les lois aux parlementaires ? Ah bon ?? J’ai plutôt l’impression que c’est le contraire, en effet face à une magistrature d’après vous conservatrice, les parlementaires qui ont voté les lois 1989 et de 2014 sont assez progressistes… Enfin je trouve.

        1. Vous avez l’opinion que vous voulez, je maintiens que c’est la Cour de cassation qui, en matière pénale, garde la haute main sur les lois que les parlementaires sont invités à enregistrer – c’est comme ça, il peut y avoir des tractations, notamment lorsque l’opinion publique penche d’un côté ou de l’autre mais cela ne change pas grand chose au processus. C’est comme cela, que cela plaise ou non.

          Pour ceux qui veulent comprendre comment cela se passe, il suffit de lire ceci : Naissance d’une loi rétroactive.

          Pour ce qui est du progressisme, cette loi de caractère rétroactif, votée sous l’instigation de la droite par un parlement majoritairement social-libéral est la première de cette nature depuis le régime de Vichy.

          1. Intéressante discussion… J’avais l’impression que ces deux lois assouplissaient le processus de révision.

            D’élément de nature à établir l’innocence du condamné avant 1989, nous passons en 1989 à « élément ou fait nouveau susceptible de faire naître un doute sur la culpabilité du condamné ».

            Enfin en 2014, il suffit que soit avancé par les demandeurs un élément de nature à faire naître le « moindre » doute sur la culpabilité du condamné. De plus les ayants droits sont élargis aux petits-enfants : « La révision et le réexamen peuvent être demandés […] Après la mort ou l’absence déclarée du condamné, par son conjoint, le partenaire lié par un pacte civil de solidarité, son concubin, ses enfants, ses parents, ses petits-enfants ou arrière-petits-enfants, ou ses légataires universels ou à titre universel ».

            Ceci allant dans le sens du respect de la présomption d’innocence. Non ?

          2. Eh bien non, ce sont toutes les deux des lois anticonstitutionnelles qui ont pour unique objet d’empêcher les révisions en confiant à la cour de cassation tout pouvoir de ne pas les appliquer, sauf dans le cas où la protestation de l’opinion publique est trop forte et que la position et l’argumentation de la Cour de cassation ne sont plus ridicules mais inconvenantes. La cour de cassation exige toujours la preuve absolue de l’innocence, ce qui ne se trouve jamais, sauf une fois tous les 10 ans. Le surcroît de révisions auquel on a assisté fait suite à la saisie de la CEDH récemment, ce qui a légèrement ébranlé le système, la CEDH étant obligée de violer la convention qu’elle est chargée de faire respecter, ce qui fait un peu tâche.

            Dans l’affaire Ranucci, la cour de cassation est parfaitement ridicule mais pas inconvenante.

            La cour de cassation refuse d’appliquer la loi de 89 et la viole fréquemment et comme les décisions de façon anticonstitutionnelle ne sont pas susceptibles de recours, elle peut pratiquer le totalitarisme juridique comme elle veut.

            Que les ayant-droits puissent le demander, on s’en tape puisque de toute façon cela leur sera refusé, au mépris du droit s’il le faut.

            Le « moindre doute » a été retiré sur ordre de la cour de cassation par la voix d’un sénateur corse radical de gauche et ne figure plus dans la loi promulguée.

            Donc deux lois qui ne servent à rien. Pour la dernière, que la CEDH a demandé à la France en échange de la violation de la convention pour ne pas trop perdre la face, sa décision faisant tâche, on tente de la masquer par cette réformette de façade qui ne change rien sur le fond.

            Prélude à l’État fasciste.

            le Président Hollande convoquant le Président de la Cour européenne à l’Élysée pour lui enjoindre, en échange d’une réformette de la loi sur la révision et d’un peu d’argent pour résorber le trop plein de requêtes que la Cour de Strasbourg ne peut plus absorber, de violer la Convention de sauvegarde des droits de l’homme pour ne pas permettre la révision du procès Massé :

            Vous faites comme vous le voulez : pas de révision dans l'affaire Massé !

        2. La loi de 1989 a également été appelée loi Seznec (je doute de sa culpabilité comme quoi je ne suis pas si borné 🙂 …), et que pour cette affaire Seznec justement Mme Lebranchu comme l’avocat général se sont prononcés en faveur de la révision. Pour l’avocat général, je tiens cette information de Denis Seznec lui-même, qui ne passe pas pour être de mèche avec les magistrats qu’il décrit comme froids, distants, réticents etc. (on le comprend). Ensuite je ne vois pas en quoi l’opinion publique (une « putain » dixit Moro-Giafferi) y peut quelque chose tant elle est abstraite. C’est l’ayant droit ou le garde des sceaux qui peut demander la révision, pas le peuple.

          Quant à votre État fasciste, il faut le démontrer, en n’oubliant pas que Dils a été acquitté (et indemnisé) et l’inspecteur Varlet désavoué pour avoir fait enfermer un innocent alors que Leclaire avait donné des détails qu’il connaissait seul, mais avait été relâché. La justice sait reconnaître ses erreurs, et dans le cas de l’affaire Seznec, c’est tellement loin que même des magistrats ne sont pas sûrs d’eux et demandent la révision. On ne peut pas à mon avis parler d’obstruction ou de blocage.

          http://www.france-justice.org/?page_id=19

          1. Je maintiens que la loi de 1989 est une loi scélérate et anticonstitutionnelle puisque notamment elle ne garantit pas le respect du contradictoire et ne permet aucun recours. Pour quelle raison la Cour de cassation a empêché que les demandes de M. Massé parviennent au Conseil constitutionnel en violant la loi effrontément par un artifice juridique misérable ? Parce qu’il aurait eu gain de cause tout simplement. Ce pourquoi ensuite Mme Anzani qui a passé son temps à refuser des révisions qui s’imposaient, s’est trouvée dans l’obligation de mentir en prétendant que la question de constitutionnalité avait été examinée alors que ce n’était pas le cas, devant le Corps législatif qui s’est gardé de poser la seule question qui avait de l’importance : en quoi la loi de 1989 viole-t-elle la constitution ?
            L’opinion publique cela existe, et dans le cas où la révision s’impose avec une telle force, la Cour de cassation n’est plus seulement ridicule, elle devient inconvenante. Et cela elle ne peut pas se le permettre. Ridicule, aucun problème, inconvenante, ce n’est pas possible, donc elle est forcée de réviser. Mais ce n’est jamais de bonne grâce et quand elle refuse c’est dans les trois quarts du temps en violant la loi (qu’elle ce qu’elle en a à faire de la loi… Après tout, il n’y a rien au dessus d’elle, elle peut donc faire tout et n’importe quoi).

            Il n’y a pas de « justice », il y a une « institution judiciaire » qui peut bien se comporter avec des gens intelligents, mais ils sont rares et le reste du temps c’est du féodalisme. Tant que vous ne subissez pas l’obstruction totalitaire, tout va très bien, quand la Cour de cassation se comporte comme les Parlements d’ancien régime, c’est une autre musique. Ses décisions dans l’affaire Ranucci sont tellement ridicules, que cela n’a même aucun intérêt.

  10. À lire votre réponse, je pense que vous auriez préféré qu’on vienne vous complimenter pour votre travail. Vous ne pensiez pas qu’on viendrait ici, sur votre terrain, contredire votre thèse. Dans ce cas, la solution était simple : ne pas autoriser les commentaires.
    Je note aussi que, plutôt que donner réponse à des questions que je pose, vous éludez en repartant sur la critique des institutions.
    Que les policiers et la Justice aient mal fait leur travail, qu’il y ait eu des errements et des ratés, je vous le concède bien volontiers.
    Ce qui me gêne, dans la thèse innocentiste, c’est qu’elle fait appel à tant d’invraisemblances ou d’impossibilités matérielles que cela lui enlève toute crédibilité.
    Pour innocenter Ranucci, il est indispensable que:
    -Les Aubert mentent, ou se trompent.
    -Martinez mente ou se trompe.
    -Les enquêteurs aient suborné les témoins.
    -Ranucci s’évanouisse et soit amnésique mais
    le temps du crime seulement. Il lui faut, pour
    cela, avoir passé la nuit dans les bars du
    quartier de l’Opéra,ce qui n’a jamais été
    avéré.
    -L’homme au pullover rouge conduise la 304 dans la galerie
    -Selon les cas, le couteau appartienne à
    Ranucci mais ne soit pas l’arme du crime.
    -Le couteau soit l’arme du crime mais
    n’appartienne pas à Ranucci.
    -Le couteau soit retrouvé le 5, donc avec une
    manipulation policière des PV et du couteau
    -Le pantalon bleu n’ait pas été porté par
    Ranucci le 3 juin, alors qu’il ne le nie pas.
    -Le plan soit un calque du cadastre
    Et aucun innocentiste ne s’interroge sur cette accumulation extraordinaire de faits, dont certains seraient orchestrés par les enquêteurs, pour charger et faire condamner lourdement un gamin qui aurait pu être leur fils.
    GIHEL: (à propos de mon identité)Il est évident que ce que vous défendez ne vous le permet pas, parce que ce n’est tout simplement pas évident.
    GERMAIN: Je ne vois pas en quoi ma position de culpabiliste ne me le permettrait pas. Je n’accuse personne de forfaiture. Je ne diffame personne. Je vous ai donné la raison de ma méfiance.
    GIHEL: Je n’ai pas à obtempérer à vos désidérata, vous pensez ce que vous voulez, vous avez les convictions que vous voulez, cela n’intéresse que vous.
    GERMAIN: je ne vous ai pas donné d’ordre. Je vous ai demandé d’expliquer des choses simples. Vous avez bien entendu le droit de ne pas répondre. Mais votre refus ne peut que vous décrédibiliser.
    GIHEL:l’homme au pull rouge remontant à pied du tunnel traverse la route pour rejoindre sa voiture dans le chemin de la Doria, d’où est sortie l’enfant.
    GERMAIN: Comme moi, vous connaissez les lieux, donc vous savez
    1) que la piste de la Doria n’était pas accessible aux voitures en 1974.
    2) que le talus de plus de 3 m à cet endroit empêche une fillette de l’escalader. Elle serait rattrapée bien avant par un homme jeune d’autant qu’elle était chaussée de sabots, chaussures peu adaptées à la fuite.
    Votre scénario ne tient pas si Ranucci n’est pas évanoui, vous le savez bien.
    GIHEL: Et cela peut durer des heures, vous passez votre temps à faire de la prestidigitation en éteignant une partie du dossier qui ne vous plait pas et en allumant une autre avec de la lumière colorée afin que l’on n’y reconnaisse plus rien.
    GERMAIN: pour moi, le prestidigitateur, c’est celui qui fait apparaître un homme providentiel basculant un homme évanoui par dessus son siège sans le réveiller. Le prestidigitateur, c’est celui qui fait retrouver par un chien un couteau enfoncé de 20 cm dans un tas de tourbe. Le prestidigitateur, c’est celui qui, par un coup de baguette magique, remplace le couteau VI de Ranucci par exactement le même couteau VI qui appartiendrait à l’homme au pullover rouge. Étonnante coïncidence: 2 couteaux identiques !
    GIHEL :Voyez, M. Grivel a eu cet honneur là au moins, de nous dire à demi-mot que les enquêteurs avaient découvert dans la galerie le pantalon inondé de sang.
    GERMAIN: où avez-vous lu cela ?
    Même à demi-mot comme vous l’écrivez, Grivel n’a jamais dit cela. Ne serait-ce point plutôt une interprétation de votre part ?
    GIHEL: Quand on présente une expérience : vous ne la réfutez pas avec des arguments – vous n’en avez aucun – vous dites : c’est ridicule.
    GERMAIN: je ne me souviens pas avoir employé ce mot. En revanche j’ai dit que l’expérience de l’homme du Nord (MD, vous connaissez ?) n’avait pas de valeur scientifique, de même que celle de Ph. Espérança.
    GIHEL:Ceux qui veulent comprendre quelque chose sur la simca lisent les pages de ce site et la déclaration de M. Arduin et celle de M. Panzani en vidéo, comme celles des journalistes qui se sont succédé auprès du malheureux enfant et l’ont relaté par écrit. Oui il a parlé d’une simca 1100
    GERMAIN: je m’inscris en faux. Jean a dit une « voiture grise », rien d’autre. Ce sont les journalistes qui lui font dire une Simca en lui énumérant des marques. Les journalistes ne sont pas OPJ, que je sache.
    GIHEL:Je vous conseille une chose, ne venez plus agrémenter mes pages de ces remarques qui n’ont pour objet que de défendre des institutions vermoulues –
    GERMAIN: Toujours votre appréciation négative des institutions ! Je ne les défends, ni ne les attaque. Attaquer la Justice n’innocente pas pour autant Ranucci.
    Mon seul objectif est de défendre la mémoire de Marie-Dolorès car, pour moi, c’est faire offense à sa mémoire que de dire Ranucci innocent. Ranucci a été lourdement condamné à une peine définitive. C’est regrettable car il aurait, avec des avocats plus pugnaces, bénéficié de circonstances atténuantes. Personnellement, je les lui accorde sans aucune restriction, mais cela n’enlève rien à ma conviction qu’il est coupable de l’enlèvement et du crime.
    Maintenant, je m’aperçois que ma présence n’est pas la bienvenue sur cette page. J’en conclus, une fois de plus, que dans le camp innocentiste, l’acceptation d’un avis différent est encore une utopie, qui, je le crains, va perdurer encore longtemps.
    J’ose espérer que vous publierez ce message, sinon je serais conduit à penser que votre tolérance au droit de réponse est très limitée pour ne pas dire nulle.

    1. Vous me conduisez à répondre point par point :

      À lire votre réponse, je pense que vous auriez préféré qu’on vienne vous complimenter pour votre travail. Vous ne pensiez pas qu’on viendrait ici, sur votre terrain, contredire votre thèse. Dans ce cas, la solution était simple: ne pas autoriser les commentaires.

      Je n’ai rien réclamé Monsieur, ni éloges, ni critiques, j’ai fait ce travail parce que cela m’intéressait de le faire, libre à chacun d’apprécier ou non. Et voyez vous, je ne pense pas que vous soyez sur mon terrain car la situation est asymétrique, vous dénigrez mais vous n’avez pas de démonstration à proposer, ou si peu. Ce qui vous intéresse c’est que l’on ne puisse pas prendre en compte les démonstrations que nous proposons, donc de rabaisser ceux qui vous contredisent. C’est un procédé dont je pense les lecteurs prendront conscience. Moi je n’ai rien à vous demander et je ne suis pas là à essayer de vous juger ou de vous dénigrer. C’est toute la différence entre vous et moi.

      Ensuite, il ne s’agit pas d’une thèse mais de démonstrations et d’analyses à partir des éléments du dossier et d’autres qui sont apparus par ailleurs. Libre à vous de réfuter ces analyses et de proposer une démonstration qui soit convaincante. Malheureusement, vous êtes dans l’affirmation et dans la défense effectivement d’une thèse. Mais ce n’est pas parce que vous avez une « thèse » que ceux qui sont vos adversaires auraient quelque chose à défendre. Je n’ai aucun intérêt là dedans, seulement de comprendre ce qui s’est effectivement passé. Or, pour vous, comprendre ce qui s’est passé, c’est en réalité épouser le dossier tel qu’il se trouve lors du procès et qui recèle malheureusement des éléments partiels et qui se contredisent.

      On comprend dès lors que vous cherchiez notre identité avec une sorte de sous entendu, ce qui n’a aucun intérêt.

      Je note aussi que, plutôt que donner réponse à des questions que je pose, vous éludez en repartant sur la critique des institutions.

      Une institution qui est capable d’assassiner un jeune homme de 22 ans sur la base d’un dossier truqué, effectivement cela pose tout de même quelques questions.

      Que les policiers et la Justice aient mal fait leur travail, qu’il y ait eu des errements et des ratés, je vous le concède bien volontiers.
      Ce qui me gêne, dans la thèse innocentiste, c’est qu’elle fait appel à tant d’invraisemblances ou d’impossibilités matérielles que cela lui enlève toute crédibilité.

      Mon travail est plutôt de chercher à résoudre les incohérences qui se trouvent dans la construction de l’accusation, il semble rusé de retourner l’argument, mais cela n’ôte rien au fait que le système de l’accusation recèle quant à lui d’irréductibles incohérences. Et lorsque l’on contemple l’ensemble du tableau, il est pour le moins accablant. Vous pensez habile d’utiliser un néologisme pour réduire telle ou telle tentative d’analyse à ce qui ne serait que l’expression d’un point de vue : il est sûr que lorsque l’on regarde ce dossier, la conclusion que l’on est tenté d’en tirer est que rien ne tient pour ce qui concerne l’accusation contre Christian Ranucci. Et parler de thèse permet de suggérer que l’on aurait un parti pris, un présupposé et que l’on refuserait de voir la vérité en face. Je suis désolé, l’escamotage, l’ergotage et le sophisme il est du côté de l’accusation, un peu moins du mien.

      Pour innocenter Ranucci, il est indispensable que:
      -Les Aubert mentent, ou se trompent.

      C’est formidable le renversement, c’est à l’innocent de prouver qu’il l’est et l’accusation est dispensée de faire tenir son hypothèse. Ce n’est pas comme cela que les choses fonctionnent et votre présentation est de ce point de vue incongrue.

      Si c’est comme cela qu’on travaille dans la police alors l’on comprend comment il peut se faire qu’il se produise régulièrement un certain nombre d’erreurs judiciaires.

      Pour ce qui concerne les Aubert, effectivement ils mentent car ils sont subornés par la police, il suffit de comparer ce qu’Alain Aubert dit aux gendarmes et ce qu’il dit ensuite et qui est incohérent : toute la démonstration en suivant ce lien.

      -Martinez mente ou se trompe.

      Lui aussi ment, puisque s’il avait entendu Aubert parler d’un enfant, c’est la première chose qu’il aurait transmise aux gendarmes lorsqu’il les appelle. Il n’en fait rien. La démonstration à la même page.

      -Les enquêteurs aient suborné les témoins.

      Ils ne s’en sont pas privés pour ce qui concerne les Aubert et M. Martinez, et c’est bien là le problème.

      -Ranucci s’évanouisse et soit amnésique mais le temps du crime seulement. Il lui faut, pour cela, avoir passé la nuit dans les bars du quartier de l’Opéra,ce qui n’a jamais été avéré.

      Il s’est évanoui, car sinon il aurait aperçu les Aubert, or il n’en parle jamais et les Aubert prétendent l’avoir vu mais ne le reconnaissent pas lors d’un tapissage dont on rend compte à des journalistes présents. Lui dit qu’il est resté dans sa voiture et qu’il est tombé de fatigue et d’alcool.

      Ce qui est amusant, c’est que vous vous servez du fait que l’enquête n’existe pas pour avancer que Christian Ranucci n’aurait pas été à Marseille, mais il a tapé un chien le soir. Donc il était bien à Marseille. Et ce n’est pas parce que l’enquête n’a pas été faite qu’il n’y était pas. Vous ne pouvez pas conclure, ni dans un sens ni dans l’autre. Ce que nous pouvons conclure en revanche c’est que ce qu’il dit ne peut être que vrai car d’abord cela n’aide pas sa défense et que d’autre part il ne pouvait pas lui-même se rendre dans le tunnel. Il faut connaître cet endroit pour y accéder, il est soigneusement dissimulé dans le paysage. Or Christian Ranucci n’y avait jamais mis les pieds.

      La démonstration se trouve ici…
      -L’homme au POR conduise la 304 dans la galerie

      Personne d’autre ne pouvait le faire et surtout pas Christian Ranucci qui ne connaissait pas l’endroit. Pourquoi cet homme se rend-il dans le tunnel : pour cacher le paquet volumineux aperçu par M. Aubert bien sûr. Quand on tue de 15 coups de couteau, je pense comme l’inspecteur Grivel personnellement, on est « inondé de sang ».

      -Selon les cas, le couteau appartienne à Ranucci mais ne soit pas l’arme du crime.
      -Le couteau soit l’arme du crime mais n’appartienne pas à Ranucci.

      Toute la démonstration se trouve ici. Non il n’appartient pas à Christian Ranucci, sinon on l’aurait emmené sur les lieux et on ne se serait pas donné tout ce mal pour concocter une mise en scène finalement assez grossière.

      -Le couteau soit retrouvé le 5, donc avec une manipulation policière des PV et du couteau

      Voir le lien ci-dessus, la démonstration est complète il me semble.

      -Le pantalon bleu n’ait pas été porté par Ranucci le 3 juin, alors qu’il ne le nie pas

      La démonstration se trouve ici. Tout se combine : on maquille un procès-verbal pour faire croire que le pantalon se trouvait dans le coffre de la voiture, on rend la voiture à Mme Mathon qui ne sait pas conduire pour avoir un prétexte pour récupérer le pantalon dans le box. Un joli trucage du reste. Mais en fin de compte ce ne peut pas être ce pantalon, les taches de sang ne correspondent pas à la scène du crime.

      -Le plan soit un calque du cadastre

      Nuance, il s’agit plus vraisemblablement d’un calque de la photographie du cadastre. La démonstration se trouve ici. Elle me semble éloquente.

      Et aucun innocentiste ne s’interroge sur cette accumulation extraordinaire de faits, dont certains seraient orchestrés par les enquêteurs, pour charger et faire condamner lourdement un gamin qui aurait pu être leur fils.

      On contemple le désastre de cette enquête effectivement et on se dit que la seule raison à cela, c’est qu’on ne souhaitait pas tellement inquiéter le véritable auteur des faits.

      Vous savez bien que l’homme peut commettre les pires choses, par égoïsme, même en considérant que ce jeune homme aurait pu être leur fils. Le commissaire Alessandra qui le traite de monstre en plein prétoire, c’est bien qu’il voulait sa peau – fils ou pas fils. Sur ce plan là, c’est réussi.

      GIHEL: (à propos de mon identité)Il est évident que ce que vous défendez ne vous le permet pas, parce que ce n’est tout simplement pas évident.
      GERMAIN: Je ne vois pas en quoi ma position de culpabiliste ne me le permettrait pas. Je n’accuse personne de forfaiture. Je ne diffame personne. Je vous ai donné la raison de ma méfiance.

      Du coup, c’est vous qui soupçonnez, qui cherchez à connaître les identités, sans vouloir donner la vôtre. Le jury appréciera.

      GIHEL: Je n’ai pas à obtempérer à vos désidérata, vous pensez ce que vous voulez, vous avez les convictions que vous voulez, cela n’intéresse que vous.
      GERMAIN: je ne vous ai pas donné d’ordre. Je vous ai demandé d’expliquer des choses simples. Vous avez bien entendu le droit de ne pas répondre. Mais votre refus ne peut que vous décrédibiliser.

      À peine vous ne donnez pas d’ordre, vous m’intimez de faire ci ou faire ça. Si ce ne sont pas des injonctions, c’est bien imité.

      Je vous ai mis les liens, je ne vais pas expliquer les choses dix fois pour quelqu’un qui n’en a rien à en faire puisque sa religion est faite depuis le début.

      GIHEL:l’homme au pull rouge remontant à pied du tunnel traverse la route pour rejoindre sa voiture dans le chemin de la Doria, d’où est sortie l’enfant.
      GERMAIN: Comme moi, vous connaissez les lieux, donc vous savez
      1) que la piste de la Doria n’était pas accessible aux voitures en 1974.
      2) que le talus de plus de 3 m à cet endroit empêche une fillette de l’escalader. Elle serait rattrapée bien avant par un homme jeune d’autant qu’elle était chaussée de sabots, chaussures peu adaptées à la fuite.

      Ah voilà une réfutation d’argument, il n’y en a pas beaucoup. Je ne peux pas connaître exactement l’état de ce chemin en 1974, il a été goudronné et bâti depuis, sur la vue aérienne il est tout de même assez bien visible, mais peu importe, je ne peux pas savoir exactement à quelle hauteur de ce chemin la simca 1100 s’est arrêtée. Peut-être moins loin que ce que j’indique sur mes schémas. Une chose est sûre, le chemin de la Doria est beaucoup mieux approprié pour quelqu’un qui enlève une enfant qu’un bord de route nationale, on est mieux assuré de ne pas être dérangé. De plus, le chemin qui mène à la champignonnière n’est pas tellement mieux carrossable, il est bien plus long en distance et il l’a emprunté quand même, certes non pas avec la simca.

      Je vous renvoie à mes explications qui se trouvent ici. Dès qu’elle sort de la voiture, si elle roule en contrebas elle peut se cacher très vite. J’ai mis un film aussi où l’on me voit escalader le petit talus, une petite fille de 10 ans était parfaitement capable de faire cela et de traverser la garrigue et du coup l’on comprend pourquoi l’arrière de ses jambes est couverte de griffures. À ce moment là elle n’est pas poursuivie, elle a réussi à se cacher, si elle ne bouge pas ou ne fait pas trop de bruit, il ne la trouvera pas. Car effectivement on se cache très bien là-dedans (voir le film). Le problème c’est que l’homme l’attendait à la sortie sur la route et c’est à ce moment là qu’il l’a poursuivie, c’est ce que l’on peut déduire des divers éléments de la scène du crime.

      Votre scénario ne tient pas si Ranucci n’est pas évanoui, vous le savez bien.

      Oui mais il l’est, dans les pommes après une nuit sans sommeil, donc c’est tout aussi simple.

      GIHEL: Et cela peut durer des heures, vous passez votre temps à faire de la prestidigitation en éteignant une partie du dossier qui ne vous plait pas et en allumant une autre avec de la lumière colorée afin que l’on n’y reconnaisse plus rien.
      GERMAIN: pour moi, le prestidigitateur, c’est celui qui fait apparaître un homme providentiel basculant un homme évanoui par dessus son siège sans le réveiller. Le prestidigitateur, c’est celui qui fait retrouver par un chien un couteau enfoncé de 20 cm dans un tas de tourbe. Le prestidigitateur, c’est celui qui, par un coup de baguette magique, remplace le couteau VI de Ranucci par exactement le même couteau VI qui appartiendrait à l’homme au pullover rouge. Étonnante coïncidence: 2 couteaux identiques !

      C’est votre appréciation, elle est tout à fait honorable. À ceci près que vous déformez mon argumentation, par exemple je n’ai pas dit que le chien avait découvert le couteau, j’ai dit qu’il a fait un détour en allant soudain vers la lisière de la place et que c’est ce qui a motivé vraisemblablement les gendarmes à passer le détecteur à cet endroit. Ils indiquent très bien comment ils retirent ce couteau de la tourbe. Non il n’y a qu’un couteau : trouvé le 5 et replanté le 6, c’est le même, trouvé deux fois. Il n’appartient pas à Christian Ranucci c’est tout.

      GIHEL:Voyez, M. Grivel a eu cet honneur là au moins, de nous dire à demi-mot que les enquêteurs avaient découvert dans la galerie le pantalon inondé de sang
      GERMAIN: où avez-vous lu cela ?
      Même à demi-mot comme vous l’écrivez, Grivel n’a jamais dit cela. Ne serait-ce point plutôt une interprétation de votre part?

      C’est une déduction Monsieur, il parle d’un pantalon inondé de sang, et comme c’est véritablement ce qu’on attend après un tel carnage, on se dit qu’il l’a vu ce pantalon inondé de sang et que cela ne pouvait pas être celui simplement taché, comme vous me l’avez précisé fort justement.

      GIHEL: Quand on présente une expérience : vous ne la réfutez pas avec des arguments – vous n’en avez aucun – vous dites : c’est ridicule.
      GERMAIN: je ne me souviens pas avoir employé ce mot. En revanche j’ai dit que l’expérience de l’homme du Nord (MD, vous connaissez ?) n’avait pas de valeur scientifique, de même que celle de Ph. Espérança.

      Relisez vous, c’est sur le site. Mais il n’y a pas à avoir de valeur scientifique ou pas, les questions sont simples : comment la tache sur le pantalon – photographie officielle ! – peut-elle avoir cette forme ? Il faut être assis et que le sang tombe en goutte à goutte depuis le haut. Ce qui correspond fort bien avec l’accident de mobylette, mais ne correspond pas à la scène du crime. Même un enfant de 10 ans serait capable de le déduire : 15 coups de couteau, il y aurait des gouttes de sang partout. Personne ne les décrit.

      GIHEL:Ceux qui veulent comprendre quelque chose sur la simca lisent les pages de ce site et la déclaration de M. Arduin et celle de M. Panzani en video, comme celles des journalistes qui se sont succédés auprès du malheureux enfant et l’ont relaté par écrit. Oui il a parlé d’une simca 1100
      GERMAIN: je m’inscris en faux. Jean a dit une « voiture grise », rien d’autre. Ce sont les journalistes qui lui font dire une Simca en lui énumérant des marques. Les journalistes ne sont pas OPJ, que je sache.

      Le problème c’est qu’ils sont tous d’accord entre eux, donc ce sont des témoignages à prendre en compte, parce qu’ils sont cohérents. Que ce ne soit pas dans le dossier, on s’en tape, il est comme le gruyère, rempli de trous.

      GIHEL:Je vous conseille une chose, ne venez plus agrémenter mes pages de ces remarques qui n’ont pour objet que de défendre des institutions vermoulues –
      GERMAIN: Toujours votre appréciation négative des institutions ! Je ne les défends, ni ne les attaque. Attaquer la Justice n’innocente pas pour autant Ranucci.

      À force de violer la loi et les principes constitutionnels, la condamnation en prend tout de même un coup du point de vue de sa légitimité.

      Mon seul objectif est de défendre la mémoire de Marie-Dolorès car, pour moi, c’est faire offense à sa mémoire que de dire Ranucci innocent.

      Personnellement je ne vois pas le rapport. La mémoire de la victime est une chose, la question de la culpabilité de Christian Ranucci en est une autre, mais cette confusion vous permet de dénigrer et de jeter l’opprobre. Cela vous regarde.

      Ranucci a été lourdement condamné à une peine définitive. C’est regrettable car il aurait, avec des avocats plus pugnaces, bénéficié de circonstances atténuantes. Personnellement, je les lui accorde sans aucune restriction, mais cela n’enlève rien à ma conviction qu’il est coupable de l’enlèvement et du crime.

      Cela c’est sûr, c’est définitif, on aura du mal à recoller les morceaux. Ce n’est pas plus pugnaces, c’est que les avocats ont pour ordre de ne pas remettre en cause les trucages de la police, donc de ne pas défendre dans ce cas. Et le bâtonnier veillait : dès que l’on parlait du couteau, plus d’avocat chez le juge d’instruction, c’est quand même plus pratique comme cela, le bâtonnier avait donné des ordres. Et vous voulez que je félicite les institutions ? Mais vous avez vu jouer ça où vous, des avocats qui sont absents lors des comparutions tandis que leur client risque la peine capitale ? Ce sont des avocats à la mode de Prague en 1953 quoi : dites que vous êtes coupable et on vous graciera, résultat 12 pendaisons.

      Maintenant, je m’aperçois que ma présence n’est pas la bienvenue sur cette page. J’en conclus, une fois de plus, que dans le camp innocentiste, l’acceptation d’un avis différent est encore une utopie, qui, je le crains, va perdurer encore longtemps.
      J’ose espérer que vous publierez ce message, sinon je serais conduit à penser que votre tolérance au droit de réponse est très limitée pour ne pas dire nulle.

      Ce n’est pas cela, je ne vais pas passer mon temps à répondre à vos messages comminatoires. Chacun fait ce qu’il veut. Regardez les démonstrations et si il y a quelque chose de faux là-dedans vous me le direz. Vous passez votre temps à tenter de dire que je serais intolérant, vindicatif. Mais pour qui vous prenez vous ? Quelle leçon avez-vous à me donner ? À quoi correspond cette façon de procéder ?

      Cependant que la question n’est pas là, je n’ai pas de thèse à défendre, j’ai des démonstrations à proposer, ensuite libre au lecteur d’apprécier laquelle des explications lui paraît la plus acceptable. Il n’y a pas de camp et moi je ne fais la guerre à personne, et c’est pour cela que je vous conseille, plutôt que de venir m’agresser, de faire un site en miroir du mien qui fera les démonstrations inverses. Au bout du compte, les lecteurs seront les meilleurs juges.

      1. La démonstration se trouve ici…
        – L’homme au pullover rouge conduit la 304 dans la galerie ?
        « Personne d’autre ne pouvait le faire et surtout pas Christian Ranucci qui ne connaissait pas l’endroit. Pourquoi cet homme se rend-il dans le tunnel : pour cacher le paquet volumineux aperçu par M. Aubert bien sûr. Quand on tue de 15 coups de couteau, je pense comme l’inspecteur Grivel personnellement, on est « inondé de sang ». »

        À Nice, lors de l’interrogatoire, il décrit le chemin avec la barrière rouge et blanche. Aucune forme de violence à son encontre est survenue lors de cette interrogatoire.

  11. Bonjour
    J’ai découvert votre site il y a quelque temps et je prends grand plaisir à vous lire, à la fois pour la précision des informations et le travail minutieux que vous avez entrepris et dont vous rendez compte que par le style d’écriture, original et clair à la fois. Outre l’analyse de la construction narrative que vous avez conduite des aveux que Ranucci fait à la police et à l’inspecteur Porte en particulier, il y a deux éléments qui m’ont toujours frappé dans ces aveux : le fait qu’il soit censé avoir employé le mot « bête » pour désigner l’animal qu’il avait aperçu. Cela ne viendrait à l’idée de personne de désigner un chien, un chat ou quelque animal que ce soit qu’il ait pu apercevoir en utilisant le mot « bête ». L’inspecteur Porte n’étant visiblement pas un littéraire, il emploie un mot qu’utiliserait un éleveur ou un vétérinaire et qui n’est certainement pas sorti de la bouche de Ranucci. Mais c’est un détail linguistique. D’autre part, et plus probant, me semble-t-il, il y a le fait que, dans ses aveux, il dit que lorsqu’il a tué la petite fille, il a sorti son couteau à cran d’arrêt de la poche. Or, l’autopsie a bien révélé que le fillette avait reçu plusieurs coups donnés par des pierres, des cailloux, sans doute avant que le meurtrier la larde de quinze coups de couteau. Il m’ a toujours paru troublant que Ranucci, dans ses supposés aveux, n’ait pas mentionné ces coups de pierre.

    1. L’inspecteur Porte est piégé parce qu’il cherche constamment à ce que les aveux, qui sont une construction policière manifestement, atteignent une crédibilité suffisante et s’il écrit « un chien », il soustend que l’action de Ranucci était une ruse alors qu’il cherche à démontrer cette incohérence que Christian Ranucci aurait enlevé l’enfant « pour se promener », donc il prête à Ranucci cette intention qu’il ne s’en souviendrait pas, cependant soit il s’agit d’une ruse et on ne peut pas ne pas s’en souvenir, soit il s’agit d’un faux prétexte – ce qui revient au même – et alors on dit : j’ai inventé sur le moment une histoire d’animal perdu. Ce serait déjà plus acceptable. Mais c’est vrai, il n’y a pas une phrase dans les aveux qui ne recèle pas une absurdité, parce qu’il est sûr que les policiers ne savent pas inventer et les coutures sont visibles à l’oeil nu. C’est un motif pour expliquer une question par la suite : comment se fait-il que les avocats n’ont pas pris la peine de démonter ces aveux ? Et la réponse est terrible : parce qu’il existe une connivence qui suppose une règle non-écrite : jamais un avocat n’attaquera le travail fait par la police, y compris s’il recèle des trucages. Le 6 juin 1974, Christian Ranucci était déjà virtuellement guillotiné.

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