Luc Tangorre ne fait pas appel de sa condamnation à 3 ans et demi de prison non pas parce qu’il serait coupable,

mais parce qu’il se rend compte qu’il a tout à perdre à tenter d’affronter une institution qui pratique l’obstruction et le déni systématique des réalités, et qui s’affranchit du respect du contradictoire, des libertés publiques et des droits de l’homme.

Secondée en cela par une presse unanimement servile, le Parisien, RTL et tant d’autres, qui tiennent du journalisme d’information comme Radio Paris tenait de la vérité sous l’occupation.

Le problème c’est qu’il y a un dossier, avec des procès-verbaux écrits.

Les écrits restent, ils parlent, ils gardent mémoire.

Le Parquet de Nîmes peut faire semblant de n’y rien comprendre ou de n’y rien voir, de jouer la carte bien commode de l’ignorance ou de l’incompétence, l’histoire que déroule le dossier d’instruction remet en cause le fondement même de l’accusation, donc de la condamnation et l’œuvre terrifiante de cette estimable juridiction.

Ce serait risible, si ce n’était tragique et si l’on ne condamnait pas à tort un homme à souffrir durant plusieurs années – cela fait cinq ans que dure l’instruction qui n’a réuni aucune preuve en faveur de l’accusation, sinon des déclarations délirantes de gamines en mal de notoriété ou de sensation – , et condamner plus encore sa fille à ne plus voir son père.

Mais de cela, les journaux bien pensant n’en ont rien à faire, ils n’en rapporteront rien et cacheront la vérité aux lecteurs ou aux auditeurs comme ils l’ont fait durant toute l’instruction de la calamiteuse affaire d’Outreau. L’honnêteté ou la rigueur sont des mots qu’ils ont depuis longtemps passés par profits et pertes.

L’histoire c’est celle de la fille de Luc Tangorre qui joue dans un labyrinthe au Grau du Roi et qui invente un pédophile qui n’existe pas.

Elle le reconnaît dans un procès-verbal et rien ne vient la contredire. Au contraire l’animatrice du jeu la surprend en pleurs et demande à Luc Tangorre de sortir du labyrinthe avant de comprendre qu’il cherche sa fille pour s’assurer que tout va bien (autre procès verbal, il n’y a rien d’inventé).

Évidemment, le Parquet de Nîmes fait comme si tout cela n’existait pas, il efface les Procès-verbaux qui ne servent pas sa thèse autrement dit et ne retient que les paroles d’une gamine de 11 ans, extérieure à ce jeu stupide, qui vient accuser Luc Tangorre sans jamais remettre les éléments dans leur contexte.

Ce ne sont pas des méthodes acceptables dans une République moderne.

Une deuxième petite fille, Danaelle, reprend l’invention de la fille de Luc Tangorre et crie elle aussi qu’il y a un pédophile dans le labyrinthe, toujours par jeu. Alors que l’affolement s’est déclenché, elles sortent par un côté et viennent se poster devant l’entrée opposée.

Lorsque Luc Tangorre sort, Danaelle le désigne et dit : « c’est lui !« . Elle fait cela en plaisantant, sans se douter des conséquences.

La plage du Grau du Roi

Seulement, plus loin, une mère Mme Baudry-Leroux et sa fille Fanélie Barranger, observent. Et sans doute la mère doit reconnaître Luc Tangorre lorsqu’il paraît à l’entrée. Ce n’est pas difficile, le journal Détective vient de publier sa photo dans un article où elle n’a d’ailleurs rien à faire, puisque l’article en question traite d’un tout autre personnage, Ivan Keller, lequel a disparu depuis longtemps.

Luc Tangorre a été pris à partie sur le sujet quelques jours auparavant sur la plage, et les estivants se mettent à le désigner du doigt avec l’hypocrisie que cela suppose : « Ah mais on vous connaît vous, vous avez été accusé de viols !« 

Il est tout à fait vraisemblable que cette femme l’ait aussitôt reconnu et elle se met à l’accuser, comme ça, en l’air : « Il s’est frotté à ma fille quand elle était dans le labyrinthe. Et de toutes façons, nous l’avons croisé lors d’un concert il y a deux jours, il s’est frotté à ma fille, puis il s’est frotté à moi. »

Deux procès verbaux se recoupent pour attester de ce que nous rapportons : celui du père de Danaelle, qui rétorque à sa fille : « Quand on ne sait pas, on n’accuse pas ! » et celui de la monitrice du jeu à qui la mère distille ces confidences.

Le problème, c’est que cette troisième petite fille se tient à l’extérieur quand l’affolement a lieu et qu’elle n’est jamais entrée dans le labyrinthe. Donc il s’agit bien d’une accusation en l’air, de salades, simplement parce que Mme Baudry-Leroux n’a pas saisi que les deux petites filles qu’elle aperçoit devant l’entrée du jeu sont en train de blaguer.

La mère et la fille portent plainte en s’appuyant sur deux gamines de 11 ans qui ont fait une mauvaise plaisanterie et qui ont tout inventé.

Ces deux spectatrices aussi affabulent, mais le problème, c’est qu’elles sont sérieuses et que la Cour de cassation n’attendait que cela : à toute force elle veut obtenir que l’on ne remette plus en cause de quelque façon que ce soit, la culpabilité de Luc Tangorre dans les autres affaires.

Il faut qu’il paie le plus cher possible l’affront qu’il a fait aux magistrats de Marseille lesquels ne font jamais d’erreur…

Le Parquet de Nîmes convoque et, comme par enchantement, durant cet été 2014, toute la presse de France et de Navarre se gargarise avec force photos et titres vengeurs. Elle s’exécute avec un accord parfait pour radoter la même chose, effacer les ombres qui entourent les deux premiers dossiers de 1982 et 1988 et ne retenir du troisième que la plainte de la mère et de sa fille.

Par suite, l’enfant accuse : « M. Tangorre est rentré dans le labyrinthe et il s’est frotté contre moi, et en plus il avait déjà fait cela lors d’un concert » : deux jours avant ? Ah non finalement, c’était en juillet (la mère et la fille ne se sont accordées sur les dates que juste avant de faire leur déposition, donc cela diverge de ce que la mère a transmis à l’animatrice…). M. Tangorre rétorque qu’il n’a jamais été au concert en juillet, mais le 7 août. Il était accompagné, et c’était de l’autre côté de l’endroit qu’elles indiquent. Ah finalement on change encore, ce serait celui du 7 août et finalement ce ne serait plus sur la place du phare…

Si la fille de Luc Tangorre invente, la mère et la fille Barranger affabulent d’autant plus, qui ne font que broder sur l’invention de départ. Il n’y a rien de crédible là-dedans.

Comment peut-on sur de telles bases condamner quelqu’un ? On serait en République Dominicaine, on ne sait pas… En France au vingt et unième siècle ?

Les deux autres accusatrices ?

Comme le Christ change l’eau en vin, l’accusation compte sur la multiplication des témoignages pour effacer la blague primordiale et construire sur du vent une cause qui puisse paraître solide.

Seulement, si tel était le cas, il eût mieux valu que ces témoignages proviennent d’un autre endroit que le Grau du Roi… Qu’ils surgissent du lieu de sa résidence habituelle eût mieux convenu. Car pourquoi attendrait-il les vacances pour commettre ses supposés forfaits ? Et ne s’en tiendrait qu’aux lieux où l’on croise le plus de monde, d’autant lorsqu’il est entouré d’enfants qu’il garde ?

Tout cela ne revêt aucun sens, sinon qu’elles agissent par simple mimétisme en s’intégrant aux articles de journaux qui se disséminent à l’identique sur la toile à la façon des métastases, comme si elles en étaient les actrices… Or pour l’institution, ne jouer que sur les apparences, quelle importance, du moment que personne ne proteste…

Des paroles certes, mais rien pour les étayer…

Et quelles paroles, la seconde accusatrice situe les faits dans une boutique de jeux, surveillée par 14 caméras, à un moment où l’endroit est empli de monde, surtout en cette période.

Le lieu ne se prête vraiment pas à une tentative d’agression sexuelle envers une mineure. Or donc on inventera une sorte de caresse furtive vaguement salace qui ne constitue nullement un délit : M. Tangorre aurait frôlé une cuisse, puis une cheville alors que la prétendue victime se trouvait sur une moto électronique.

Est-ce que cette privauté à quelque chose de sexuel ? On ne peut pas le dire, cependant le dilemme apparaît : s’il s’était agi d’une véritable agression, même sournoise, l’on ne comprendrait pas comment il pouvait se faire que les deux jeunes filles n’ait pas signalé les faits à la direction. Or, pour les gérants du magasin, il ne s’est rien passé.

Peut-être même, si les faits étaient graves à ce point, auraient-elles rejoint le commissariat à 80 mètres de là, afin de déposer, ne serait-ce qu’une main courante. Elles s’en sont abstenues.

Autrement dit, la mémoire brusquement leur revient après avoir vu la photographie de Luc Tangorre dans le Parisien – l’information est reprise des dizaines de fois sur internet, il suffit de sélectionner les actualités de google pour y accéder – . Et ne songent-elles à saisir les autorités qu’un mois après les faits, alors que les enregistrements des caméras de surveillance sont tous effacés.

Or en ont-elles oublié la date exacte : vendredi ou samedi ou bien encore dimanche, c’est selon. La description qu’elles font de ses vêtements est aussi vague que possible, quant aux gestes, ils sont tant furtifs qu’elles mêmes ne s’en sont pas rendu compte au début.

Il n’y avait lieu à condamnation de quelque point de vue que l’on se place.

« Le Circus » au Grau du Roi

Des preuves ou des éléments matériels qui se dérobent sans cesse…

Quant à la troisième accusatrice, elle attend onze mois pour se manifester. Sans doute le traumatisme est si grand qu’elle en fut immobilisée – mais ce n’est pas ce qu’elle explique lors des audiences : elle n’a pas rien dit parce qu’elle était rongée par la honte, mais parce qu’elle trouvait normal qu’un adulte lui demande de toucher son sexe (sic) -, or donc doit-on en déduire qu’il convenait avant de porter plainte, d’obtenir quelques informations de l’un des enquêteurs, fort utiles pour construire un récit suffisamment informé pour convaincre .

Malgré de telles précautions, ce récit relève de l’absurdité en permanence, cependant que pour le tribunal correctionnel de Nîmes, plus c’est gros, mieux ça passe : l’accusatrice se prétend « copine » de la fille de Luc Tangorre. En ce cas, Élise Tangorre ment, qui prétend ne pas du tout la connaître, ni ne l’avoir jamais aperçue.

Cependant, pourquoi ne rien avoir vérifié ? D’autant que la soit-disant victime allègue que les agressions se seraient déroulées en présence de sa propre fille : tout ce que ne ferait pas un pédophile, qui veillera plutôt à protéger sa famille de ses pulsions.

À quoi s’ajoute une impossibilité matérielle, M. Tangorre est absolument incapable physiquement de transporter jusqu’à la plage une gamine de 7 ans à la nage depuis une plateforme située à 288 mètres du rivage. Rien qu’à relire les dépositions de cette pauvre enfant, les juges auraient dû clore le dossier, pris d’épouvante devant tant de mensonges avérés.

En réalité, la condamnation de 2019 par son anomalie même, révèle que celle de 1992 pourrait tout aussi bien ressortir d’une machination, ou bien d’une opération de basse police…

L’institution judiciaire n’a pas de chance avec M. Tangorre, à chaque fois qu’elle tente de le confondre, les preuves se dérobent, il ne reste que des contes ou des fables.

Lors de l’affaire de 1988, il demande des tests ADN. Malheur, les éléments qui le permettraient sont soudain déclarés « perdus ». Comme c’est dommage. Il ne reste donc plus que des paroles.

L’on comprend la rage des autorités, puis des journaux qui se sont mis tous à leur solde, pour tenter de faire croire que Luc Tangorre est dans un perpétuel déni. Que ce serait une « vie de mensonge » pour reprendre le titre d’un potdecaste lié au Parisien, animé par sa journaliste vedette Mme Colcombet, à qui l’on conseille de lire de façon plus approfondie les dossiers qu’elle évoque avant de déverser ses haines et ses invectives.

Car à vouloir marteler sa thèse en ne s’appuyant que sur ces pauvres déclarations, Mme Colcombet déshonore son journal.

Ce conseil de procéder à l’étude des dossiers, les invités de M. Jacques Pradel le distillent judicieusement sans toutefois le suivre, tandis que le discours de ce présentateur au grand cœur n’est pas mieux inspiré, ce monsieur prétendant détenir la vérité ultime alors qu’il se trouve dans la même position que ceux qu’il fustige : ne connaître que bien peu de ce dont il prétend nous informer.

RTL, c’est vraiment la radio de la misère.

Mais ceci nous incite à revenir sur l’affaire des deux Américaines, afin de mieux comprendre en quoi une telle affaire ne pourrait peut-être en somme n’être qu’une opération de basse police afin de barrer la route à toute tentative de révision du premier procès.

Une autre histoire…

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