L‘on doit à Gilles Perrault la relation minutieuse par quoi se démêla l’erreur judiciaire dont Christian Ranucci fut la victime, décapité sur l’autel d’un ordre par dessus tout imbu dans l’abîme par sa puissance et son impunité.
Or, il demeurait un mystère subtil dans la mesure de ce qui s’était noué ce jour du 3 juin 1974, au carrefour de la Pomme et dans les bois de Peypin.
Et si nous écoutons ce qu’il en exprime, il faudrait se résoudre à ne rien connaître de ce qui s’était véritablement passé le 3 juin à 13 heures au Carrefour de la Pomme et sur la route de Peypin faute de pouvoir disposer d’indices en quantité suffisante pour en restituer la trame et l’innocence ne s’imposerait que de l’avanie des charges d’accusation comme nous avons montré qu’elles résultent toutes d’une manipulation ou d’un raccommodage.
– Est-ce que ce n’est qu’un malheureux hasard ?
– Une coïncidence…
Au départ de toute erreur judiciaire, il y a forcément une coïncidence.
Incontestablement Ranucci a eu un accident le 3 juin 1974 près de ce carrefour de la Pomme à proximité duquel on va retrouver le cadavre de la malheureuse enfant, mais tout le reste ne tient pas.
Il y a une coïncidence c’est vrai.
Je crois, je suis convaincu qu’un homme au pull-over rouge – l’homme au pull-over rouge – a enlevé Marie-Dolorès, cela ne peut pas être Christian Ranucci.
Je suis convaincu que cet homme a tué Marie-Dolorès.
Je suis convaincu que Christian Ranucci a été pris dans ce faisceau de coïncidences à cause de l’accident qu’il a eu.
Peut-être connaissait-il l’homme au pull-over rouge ?, cela je n’en sais rien.
Si vous voulez le terrible dans cette affaire, c’est que trop de pièces du puzzle ont disparu et que maintenant on ne peut pas reconstituer le puzzle.
Si vous me demandez, vous me demandez : « qu’est-ce qui s’est passé ? »
Je n’en sais rien.
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